Plus peur des voleurs que du tsunami !

Heureusement, pas de tsunami à l'horizon. Pour les habitants de Hitimahana et de Muriavai, jeudi la crainte venait plutôt d'éventuels pillages de leurs maisons laissées vides durant l'alerte.

Jeudi après l'alerte au tsunami, les autorités ont demandé aux habitants des zones exposées de la côte Est de se réfugier dans les hauteurs. Dans certains quartiers de Mahina, faute de moyens de transport et surtout par crainte de retrouver leur maison pillée, les gens ont préféré rester sur place.

Jeudi, alors que les policiers municipaux de Mahina et les forces de l’ordre leur demandaient d’évacuer les lieux, aucun moyen de transport n’a été mis à disposition des habitants de Hitimahana et de Muriavai dont les logements sont situés en zone rouge.

Pendant l’alerte tsunami, une cinquantaine de familles sur les 150 que comptent ce bord de mer de la côte Est se sont réfugiées en montagne avec enfants, nourriture et vêtements.

Les autres ont préféré protéger leurs habitations des vols.

Hélène est restée avec son mari dans sa maison.

C'est le cas de Malvina. Agée de 53 ans, elle vend le poisson que son mari ramène chaque jour. Cette mère de famille, ses 5 enfants et leur père, habitent en bord de mer. Jeudi ils ont fait le choix de protéger leurs biens au détriment de leur vie. "On n'a pas peur des tsunamis mais des voleurs", déclare-t-elle.

Idem pour Hélène Tuoru, présidente de l’association hitimahana. Cette dame de 70 ans vit depuis plus de 30 ans à quelques mètres de chez Malvina. Elle explique que "si tu laisses le ma'a à la maison et tu prends seulement ce dont tu as besoin pour aller à la montagne, mais quand tu reviens il n'y a plus rien...autant mieux rester chez toi !"

Plus loin, dans le quartier de Muriavai qui longe la rivière de la Tuauru, une centaine de familles sont plus exposées aux éléments naturels, c’est le cas de Manu Maita’i qui vit à un mètre de l’embouchure.

Rester à la maison

 

Sans moyen de transport, sa famille et lui ont quitté leur maison sans pour autant évacuer la zone. "On a tout quitté, on est parti là devant pour se préparer comme quoi peut-être que la mairie va venir nous aider, ceux qui n'ont pas de voiture vont aller avec la mairie, et ceux qui ont une voiture eux ils peuvent aller en hauteur...Tout le monde s'est précipité devant, en laissant leur maison ouverte, d'autres ont fermé à clé, et le reste ils sont partis comme ça".

Manu devant sa maison. Jeudi, il l'a quittée mais est quand même resté dans le quartier, au cas où.

C’est devant la maison de la présidente de l’association Hitimahana que Manu et les siens ont trouvé refuge raconte Hélène. "J'ai entendu que des gens partaient en montagne, je leur ai demandé s'ils avaient un moyen de locomotion, mais je ne pouvais pas leur dire de venir avec moi car je n'ai pas aussi de voiture et comme mon mari est malade, on reste à la maison".