90 minutes pour 100 jours de mandat, d’aucuns trouveront l’exercice audacieux pour le président Brotherson qui annonce ce soir sur notre antenne un premier bilan de son action.
Les acteurs du milieu socio-économique optent pour l’indulgence, et accordent du temps à l’exécutif…"De notre point de vue, je pense que c'est un peu tôt, mais je comprends que Moetai Brotherson récupère cette occasion pour asseoir sa légitimité et celle de son gouvernement aujourd'hui", déclare Avaiki Teuiau, secrétaire générale d'Atia I Mua. "On attend qu'il se mette un peu en place, les ministres sont jeunes, ils ont besoin de voir un peu ce qu'il se passe, de faire le point de tout ce qui a été fait", ajoute Mélinda Bodin, présidente de l'association du tourisme authentique. De son côté, Christophe Plée, président de la CPME, pense "qu'ils ont pris leurs marques, on va voir les orientations que va prendre le gouvernement, c'est ce que tout le monde attend".
TVA sociale et après ?
Pour l’heure, une mesure phare ressort : la suppression de la tva sociale, et une question : comment combler le manque à gagner de 9 milliards cfp/ an censés bénéficier à la CPS ?Moetai Brotherson a déjà annoncé l’augmentation de la CST pour les hauts revenus, le cadre de la mesure reste en suspens. "On était sur une TVA sociale qui était sur une assiette très large, et là on s'oriente vers un peu de CST, un mixte. Donc nous on a des propositions à faire au gouvernement, parce qu'à la fin il faudra quand même remettre de l'argent dans les caisses de notre CPS", ajoute Christophe Plée.
Le président, qui plus est ministre du tourisme, est attendu par les professionnels d’un secteur clé de l’économie polynésienne, avec l’espoir d’une concertation promise lors de sa campagne. "Nos acteurs économiques, nos acteurs touristiques ont envie qu'on vienne les soutenir. Dans le programme de ce gouvernement, c'est d'abord le respect, mais aussi la concertation", précise Mélinda Bodin.
Concertation
Concertation espérée également côté syndicats. Si l’inflation est toujours en filigrane, on mise sur un dialogue constructif, quitte à aller jusqu’au au conflit, dans le cas contraire. "J'attends aussi du gouvernement un dialogue social qui soit régulier, apaisé. Si ce dialogue ne peut pas se faire et se tenir pour X raisons, il est évident que l'on brandira d'autres outils, d'autres armes...comme la grève", souligne Avaiki Teuiau.
S’il faut laisser du temps au temps, la feuille de route du président et des mesures concrètes sont aujourd’hui vivement sollicitées…