Angino Yee On à un QI, quotient intellectuel, de 80, c'est la normale faible, affirme l'expert psychologue, qui poursuit qu'il ne présente pas de signe psychiatrique. Mais il reste hermétique sur son geste, pas moyen de parler de ses émotions au moment de l'acte.
Angino est une personne à faible capacité relationnelle d'où le retrait volontaire à Mopelia, afin d'éloigner aussi sa femme de toute relation extérieure. Car c'était SA chose. Pour l'expert, Angino se retranche derrière un tupapa'u, un paravent pour éviter de parler de lui. Il est dans l'incapacité d'assumer ses faits au risque de s'effondrer émotionnellement. "L'incarcération est une expérience positive afin de s'adapter aux autres !", dit-il.
Ses propos sont corroborés par l'expert psychiatre qui ira jusqu'à dire qu'il faut le surveiller car il y a risque de récidive. Pour la famille de la victime, c'est un véritable soulagement. Selon Philippe Neuffer, avocat de la partie civile, la lumière est faite, la famille peut enfin faire son deuil. Il déplore cependant son manque d'humanité.
Hina Lavoye, avocate de l'accusé, considère Angino avant tout comme un être humain. Au parloir de Nuutania, il quand il parle de sa femme, il a les larmes aux yeux malgré une image contraire qu'il montre au tribunal.
Pardon tardif
Dans son réquisitoire l'avocat général affirme qu'il y avait une réelle volonté de tuer : "C'est une infraction de meurtre constitué ! Il a tué de ses mains..un comportement inhumain. Il a cherché à éviter son geste en disant que c'est le tupapa'u. Le fantôme c'est lui-même ! Il ment au tribunal. Encore une affaire de féminicide sur fond d'alcool et de pakalolo".
L'avocat général réclame 25 ans de prison à son encontre.
"Je demande pardon à la famille et je porterai ma peine", conclut l'accusé qui est reparti en prison.
Dans la soirée, l'accusé a finalement été condamné à 20 ans de prison.
Une femme meurt toutes les 48 heures en France. Et depuis le début de l'année en Polynésie, 6 femmes sont mortes sous les coups de leur mari.