4 facettes d'artistes polynésiens qui reflètent autant de talents bruts

Les 4 Polynésiens qui ont gagné le dernier concours de la résidence d'artistes à Paris.
4 artistes, 4 univers. Evrard Chaussoy, Orama Nigou, Jonathan Mencarelli et Cédric (Vahaeinui) Doom alias Vashee. Lauréats du concours "Résidence d'artistes" en avril dernier, ils sont en résidence à la cité internationale des Arts à Paris et exposent quelques unes de leurs oeuvres respectives à la délégation polynésienne. Le vernissage a eu lieu ce jeudi 12 octobre.

Son univers est à la croisée des cultures et des époques, et c'est sur les murs de la Délégation polynésienne de Paris qu'il en fait la démonstration. "L'idée, c'est vraiment de s'accaparer l'espace d'ici, de rajouter ma marque en fait sur un élément", explique l'artiste Cédric Vahaeinui Doom dit Vashee.

Vashee fait le mur à la délégation de Paris.

Comme lui, la jeune Orama Nigou met en perspective ses origines polynésiennes et le rapport au divin. Dans son regard et entre ses mains, les matières, les textiles principalement, mais surtout les plumes. "La plume est un matériau qui est directement lié au divin, si on considère les époques des anciens. Enormément d'objets de prestige, d'objets sacrés contiennent de la plume, ou y font référence d'une certaine manière", dit la jeune femme, "et à côté de ça les oiseaux étaient considérés comme les messagers des dieux. Suite à mes recherches dans le patrimoine polynésien, je découvre aussi un savoir-faire technique associé à ce matériau qui est absolument incroyable".

Orama et ses créations à plumes.

Ce sont les pierres que Jonathan Mencarelli aime travailler, transformer et assembler. Tout un symbole qui se lit sur son oeuvre Maramarama, un assemblage sculpté avec des éléments trouvés au fil des balades à Paris. "Ce sont des matériaux de Paris, la grande pierre en dessous c'est du granit, qui symbolise tout le parcours qu'on a au sol, tout le pavage qu'il y a dans la capitale. A l'intérieur c'est du silex, qui fait partie des sous-sols de Paris. Et le côté polynésien avec le tatouage marquisien traditionnel. Cela a toujours été mon travail de mélanger des cultures, des époques différentes, des artistes différents, des visions différentes et de les mettre dans un seul et même objet", détaille l'artiste.

Le sacré coup de main de Jonathan Mencarelli pour les sculptures.

Et puis il y a les tableaux du peintre sculpteur, Evrard Chaussoy. Il y a ses peintures mêlant art polynésien et nature, mais parfois c'est dans le tableau naturel que l'artiste plonge son public. "C'est un récif artificiel qui a été immergé dans le lagon de Tahaa, et qui est un message de préservation de l'environnement. Le concept c'est que la tortue est une sculpture creuse avec beaucoup d'aspérités qui permettent aux poissons de s'y abriter, et sur la carapace on a bouturé des bouts de coraux. En fait c'est une sculpture vivante parce que lorsque les coraux vont grandir, elle va prendre de plus en plus vie", précise l'artiste de Raiatea.

Evrard Chaussoy et sa tortue marine.

Les 4 artistes polynésiens sont les heureux lauréats d'un concours qui les a conduits jusqu'à la cité internationale des arts à Paris. Un long voyage qui touche bientôt à sa fin.

Le reportage d'Outremer la 1ère :

©polynesie