Le débarquement de Provence, une bataille peu connue du grand public mais qui a pourtant fait basculer le destin de la France il y a 80 ans. Sans celle-ci, la libération du territoire national aurait été bien plus longue et coûteuse en vies humaines. Une victoire écrasante due en grande partie aux forces françaises, aux soldats venus d’Afrique, de Polynésie et à la résistance locale.
C’est le général Patch, commandant la 7ème armée américaine, qui l’avait dirigée.
A l'occasion de la commémoration de cet événement, deux jeunes Polynésiennes ont été invitées à assister dans le Midi de la France aux différentes manifestations. Elles ont ainsi représenté le fenua lors de ce 80e anniversaire du débarquement en Provence.
"On a choisi des lauréats du concours national de la résistance et de la déportation. Ce sont jeunes élèves de Punaauia qui ont gagné ce concours et que l'on a envoyées là-bas", explique le général Denis Michel, délégué général du souvenir français pour la Polynésie française.
Le retour des jeunes filles a rassuré Danouzia Bigorne Ferrand, la maman de Nanihi, 14 ans, une des lauréates : "on avait cette crainte qu'elle ait le mal du pays, le manque de sa famille, de ses amis...mais ça s'est bien passé".
Le lendemain de leur retour, les deux jeunes filles sont allées dans leur établissement pour répondre aux questions de leurs camarades de classe. "Qu'avez-vous fait pendant votre séjour en France ?, combien de temps a-t-il duré ?", ont-ils demandé.
"10 jours, où on a représenté l'association dans diverses cérémonies", a ainsi répondu India Gibus, 19 ans, étudiante.
L'occasion aussi pour le général Denis de donner un petit cours sur le devoir de mémoire et ce 15 août 1944 qui a été une page décisive de l'histoire de la Seconde guerre mondiale, avec le débarquement en Provence plus connu sous le nom de l'opération Dragoon où des soldats polynésiens ont perdu la vie. "On a pu apprendre beaucoup de choses en rencontrant d'autres personnes comme d'anciens combattants, des porte-drapeau de différentes associations, apprendre sur leur parcours de vie, sur l'armée mais aussi sur l'histoire du débarquement", a remarqué India. "Nous sommes parties précisément dans la ville de Hyères, pour participer à plusieurs cérémonies, nous sommes aussi allées dans la nécropole de [Saint-Raphaël] Boulouris, pour voir la tombe de Charles Bernardino, un ancien combattant polynésien", a précisé la jeune Nanihi Bigorne Ferrand, 14 ans.
Le reportage de Jacques Damour :