La concession aéroportuaire de Tahiti... Un feuilleton à rallonge et un marché juteux, convoité par plusieurs opérateurs depuis bien longtemps. Après trois annulation d’attribution prononcées en 2010, 2017 et 2021 par la justice administrative, l’inquiétude gagne aujourd’hui les salariés d’ADT. "Notre souci est que par rapport au projet tout ça sera bloqué : au niveau des salariés et matériaux dont on a besoin. Si cela va en cassation, ça va être beaucoup plus long et donc c'est ce que nous, salariés, nous craignons", explique Marc Taputuarai, délégué syndical CSTP-FO chez ADT.
Egis, filiale d’ADT à qui le marché avait été attribué prévoyait des grands travaux à hauteur de 26 milliards Fcfp. De son côté, la CCISM, à l’origine du recours en référé, ambitionne, via son projet Ti’a, une capacité d’investissement de 30 milliards de Fcfp. "Se donner un outil de développement économique pour le pays, c'est pour cela qu'on s'est porté candidat à cette concession. C'est aussi se donner un aéroport avec toutes les normes, et un aéroport qui va être la porte d'entrée du fenua", confie Stéphane Chin Loy, directeur de la CCISM.
L'objectif du Pays : le développement économique
Le Pays, détenteur de 49% du capital de la concession, est partie prenante dans ce marché mais ne se prononce pas pour un opérateur en particulier. Son leitmotiv : le développement économique… "Je n'ai pas de position à prendre. Tout ce qui m'intéresse c'est que l'investissement soit au rendez-vous de manière à relancer notre économie, à remettre sur les rails l'emploi", estime Yvonnick Raffin, ministre de l'Économie.
Deux pourvois en cassation sont déposés devant le conseil d’Etat, celui de l’Etat et celui d’Egis, avec un enjeu non négligeable : la concession qui sera attribuée sur 40 ans pour une valeur totale estimée à 155 milliards de Fcfp.