Le Camica, le conseil d’administration de la mission catholique de Tahiti, revendique sept atolls au motif de l’usucapion. Ce terme définit la possibilité d’obtenir le titre de propriété d’un bien après trente ans d’occupation. Le journal Parisien révèle dans son édition du 24 janvier que le vicaire général de l’archidiocèse de Papeete, le père Joël Aumeran, un bénévole laïc du Camica et Me Clémencet, notaire à Papeete, ont été placés en garde à vue. Deux autres personnes ont été entendues librement et tout le monde a pu ressortir libre de la gendarmerie.
Rappelons que dans cette affaire, une plainte a été déposée en 2021 contre le notaire par la Polynésie française.
Une enquête pour "escroquerie aggravée, faux en écritures authentiques et usage, fausses attestations et usage" avait été ouverte en juillet 2022. Une perquisition avait été menée en mars 2022 à l’archevêché. La justice s’interroge sur la sincérité des déclarations et des attestations fournies par le Camica. Et aujourd’hui c'est donc au tour des enquêteurs de la brigade de recherche de la gendarmerie de rentrer dans ce dossier épineux.
Le président du conseil d’administration de la mission catholique, monseigneur Cottenceau, dit découvrir cette affaire. "J'ai répondu aux questions qui m'étaient posées et qui m'ont perdu de découvrir le dossier que j'ignorais, et je suis reparti. Aucune charge n'a été retenue contre moi, ni à titre personnel, ni au titre du président du Camica", explique l'homme d'église.
Le Pays avait d’abord saisi le tribunal foncier d’une action d’annulation de l’acte de notoriété acquisitive des atolls rédigé au profit du CAMICA, les revendicants étant invités à se faire connaître.
Aujourd’hui, ces derniers sont aux aguets concernant le volet pénal de cette affaire. Ils ont même monté une association, Titahi Nui présidée par Ragai Tanetevaiora.
"J'étais à Reao et c'est là que j'ai demandé aux gens de Reao leurs papiers qu'on avait fait arnaquer avec l'autre père, le père Victor...", dit-il.
Le père Victor, dont le buste trône à l’entrée de l’archevêché de Papeete, représentait l’Eglise catholique dans les 2 SCI à qui le Pays avait cédé la propriété de ces 7 atolls.
Celles-ci devaient permettre aux descendants des habitants de Tematagi de développer l’activité agricole sur leurs terres.