Air Tahiti Nui cherche à reconstituer son capital

Depuis le début de la crise sanitaire en 2020, ATN essuie des pertes monumentales. Après un rebond d'activité juste avant la vague delta en Polynésie française, le deuxième confinement est un nouveau coup dur pour la compagnie aérienne. Où va-t-elle trouver des fonds ?

Lors de sa visite en Polynésie française en juillet dernier, Emmanuel Macron a annoncé un prêt de 300 millions d’euros – soit plus de 35 milliards cfp – garanti par l'Etat pour venir en aide à l’activité économique du Pays.

Six milliards cfp de ce prêt ont été accordés à Air Tahiti Nui, "fierté polynésienne", avait décrit le président de la République. Le PDG de la compagnie au tiare, Michel Monvoisin, s'était dit honoré de cette reconnaissance, au plus haut niveau de l'Etat.

Avec l'explosion du variant delta, ATN a du mal à remonter la pente. Le taux de remplissage est passé de 80% à 50% avec une baisse colossale de la fréquentation entre Paris et Papeete. 

Quelles solutions ?

Déjà endettée, la compagnie cherche donc à collecter des fonds pour se reconstituer un capital. C'est toute la difficulté, en ces temps de crise où toutes les entreprises peinent à sortir la tête de l'eau :

En ce moment c'est un peu compliqué parce-que la plupart des compagnies aériennes ont souffert notamment les compagnies françaises : elles demandent toutes l'aide de l'Etat.

Michel Monvoisin, le PDG de la compagnie au tiare


Les prêts sont l'une des solutions proposées à la compagnie par le Ciri (Comité interministériel de restructuration industrielle, à Paris), qui instruit la plupart des dossiers, mais comme l'explique Michel Monvoison, "les prêts règlent des problèmes de trésorerie ; nous, notre souci, c'est plutôt une recapitalisation à venir. Et là, c'est un peu plus compliqué, car [dans ce cas], la réglementation européenne pose beaucoup de problèmes juridiques."

Air Tahiti Nui demande à l'Etat un complément d'environ trois milliards cfp, qui viendraient donc s'ajouter aux six milliards cfp déjà débloqués.

Le PDG de la compagnie revient justement de Paris où il a rencontré les services de Bercy et avec qui des discussions sont toujours en cours pour la recapitalisation d'ATN.

Michel Monvoisin était l’invité du journal télévisé du mardi 7 septembre 2021 :