La mission du jour en trois étapes. D'abord, pêcher les truites d'eau douce sans les blesser, puis les transporter jusqu'à la balance, garder les mains sèches pour calculer les données. "Il faut avoir le poids de chaque poisson pour pouvoir réajuster les rations alimentaires pour avoir la plus optimale pour eux afin qu'il ne mange trop ou pas assez", explique Evans, étudiant en BTS aquaculture.
Des gestes que Manuarii et Nainoa, deux étudiants également, ont répétés toute l'année. Pas seulement l'été mais aussi l'hiver lorsque la température de l'eau est bien loin des moyennes de la Polynésie française. Dans la serre d'aquaponie, en revanche, il fait chaud et humide. Ici, les poissons cohabitent avec les plantes.
Quand Manuarii rentrera à Tahiti, il souhaite ouvrir son entreprise avec ses nouvelles connaissances. "Ce sera moins compliqué à Tahiti. Ce sont les mêmes techniques mais ce sont les températures qui changent ici. Du coup, l'alimentation change aussi, on est obligé de bien rationner les poissons".
Une intégration réussie
Dans le cursus de BTS, il y a de la pratique et de la théorie. De la biologie des écosystèmes des poissons aux mathématiques en passant par des cours de gestion d'entreprise. "Ils ont été prêts à écouter, à découvrir. Ils se sont intéressés. Il a fallu qu'on s'habitue à être tutoyé, c'est très respectueux mais les premières fois ça étonne", confie encore amusée Carole Mendiburu, enseignante en technique d'expression et communication au lycée agricole de Saint-Christophe. De leur côté, les jeunes Polynésiens confient s'être bien intégrés parmi les autres élèves et les enseignants.
Les étudiants pensent déjà à leur projet professionnel mais rien n'est encore fixé. Leur démarche répond à une volonté du gouvernement polynésien car pour atteindre l'autonomie alimentaire l'aquaculture a de l'avenir.