Au Heiva ou mondialement, Maheana Atapo enchaîne les titres de meilleure danseuse de ori tahiti

Grâce et charme.
Déjà élue meilleure danseuse au Heiva 2023, Maheana Atapo est la nouvelle championne du monde de 'ori tahiti. Pour cela, elle a offert une performance impressionnante. Le secret de sa victoire réside aussi dans le soutien infaillible de sa famille.

Chez elle, Maheana Atapo danse devant son mari. Dans les yeux de ce dernier, on y lit toute la fierté et l'admiration. La grâcieuse femme de 32 ans vient de remporter le prix de la meilleure danseuse au championnat du monde de ori tahiti.

"J'entends mon nom, je vois des copines de la danse en face de moi...je ne réalise pas, c'est un peu cliclé comme phrase mais il y a tellement de candidates qui ont un très bon niveau que j'ai du mal à réaliser...puis je monte sur scène, j'ai ma coiffe végétale et je ne comprends pas ce qui se passe...on enlève ma coiffe végétale et je vois le visage de Makau Foster qui se dirige vers moi et qui met cette magnifique coiffe sur ma tête...Sur la totalité des participantes on était 4 Polynésiennes, sur une trentaine de participantes il me semble, et le fait qu'on soit 2 Tahitiennes, moi qui suis de Papenoo et celle qui a eu le 2ème prix est de la presqu'île, ça fait plaisir. On était toutes les 4, on se serrait les coudes en loge, et toutes les deux et les deux autres copines participantes, [on était] fières de savoir qu'on était sur le podium", raconte encore très émue Maheana.

Devant son mari, tout aussi fier qu'elle de son titre mondial.

Dans la vie, Maheana est professeur de technologie à Faa’a. Entre passion, vie familiale et professionnelle, il faut parfois faire des concessions. Heureusement, dans son engagement, elle peut compter sur le soutien infaillible de sa famille. "En tant que mari, on ne peut qu'être compréhensif pour les préparations, le fait de se sacrifier pour pouvoir s'occuper de la famille, et donc je pense que cela a joué sur sa préparation. Je l'ai toujours soutenue dans ce qu'elle pu faire dans ses compétitions, avec des hauts et des bas, on a su faire ce qu'il fallait pour qu'elle soit prête le jour J", estime Rainui Atapo, le mari de Maheana.

Danser et dessiner

Pour chaque prestation, Maheana attache une attention particulière à son costume. Du dessin à la confection de sa coiffe, elle impose sa signature. "J'ai grandi à Papenoo, et j'avais envie en voyant le costume qu'on reconnaisse les pics. Donc j'ai photographié les monts Aorai et Orohena...et avec des fils de fer j'ai bidouillé pour faire mes petits pics. J'ai choisi les végétaux que je voulais...j'ai fait des petits gribouillages...et j'ai fait mon prototype pour savoir à quoi ça ressemble, voir le rendu final, par contre pour la confection je ne voulais pas prendre trop de temps, j'avais envie de voir mon mari aussi à la compétition...on s'occupait aussi de notre fils...donc j'ai confié la confection à deux copines : une s'est occupée de mon costume aparima, et une autre pour le costume otea", explique la danseuse.

Maheana a dessiné son costume de scène.

Une semaine après son exploit, Maheana a encore du mal à redescendre de son nuage. Pourtant, elle est déjà tournée vers l’avenir avec analyses et critiques permanentes, sur les moindres détails, qui lui permettront de conserver son titre mondial.