Sur place ce vendredi matin, une odeur désagréable se dégage toujours de la zone de Tipaerui. Les pompiers plient bagage. La direction de Technival, le visage grave, fait le point avec la police et ne souhaite pas s’exprimer pour l’instant. Le montant des dégâts matériels n’a pas encore été évalué, mais une vingtaine d’employés est au chômage technique. Un salarié a vu une partie de son entreprise brûler jeudi soir. "Je suis venu voir si c'est mon site qui brulait et apparemment, c’est le bureau et tout ce qui est huiles, batteries (...). J'ai pitié de notre entreprise. Je sais qu'on va avancer" confie-t-il.
Une enquête ouverte pour déterminer s'il y a eu pollution ou non
Des interrogations demeurent quant aux conséquences de l’incendie et ses rejets dans la rivière de Tipaerui, déjà bien polluée par les activités industrielles de la vallée. Car outre la production d’engrais, Technival conditionne aussi des déchets toxiques. Ce vendredi, la direction de l’environnement était elle aussi sur les lieux. Le directeur général des services de la mairie de Papeete a tenu à rassurer la population : "le souci était de protéger la zone, que les eaux d'incendie évitent d'aller dans la rivière. Et c'est ce qui a été fait : ils ont posé des tapis de mousse. Ce qui est heureux aujourd'hui c'est qu'on me signale que les eaux polluées ne sont pas allées dans la rivière de Tipaerui." Rémy Brillant assure que la commune reste vigilante. "On va regarder cela de plus près car cela nous inquiétait."
L’enquête se poursuit pour établir les causes exactes de l’incendie.
De son côté, le parquet a ouvert une enquête confiée à l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique pour confirmer ou infirmer l'hypothèse de pollution et qui en serait alors coupable. Selon la procureure, rien n'indique en revanche que les fumées de l'incendie étaient toxiques.