Fin des CAE : quelles alternatives pour insérer professionnellement les jeunes ?

L'ère des CAE est désormais révolue. Quelles options pour insérer professionnellement les jeunes en rupture scolaire ?
Les CAE, les conventions d'aide à l'emploi... c'est terminé. Et ce pourrait être un problème pour les jeunes à la recherche d'un travail. Quelles alternatives sont désormais proposées ?

Vehiarii et Paiti sont parmi les derniers à avoir signé leurs conventions de CAE de la commune de Papeete juste avant que le dispositif ne disparaisse sans crier gare.

Ces tout jeunes papas comptent sur cette aide du Pays pour toucher un peu d’argent et se former.
Tous deux sont originaires du quartier Estall à Taunoa, connu pour ses points de deal. 

Les CAE ont permis d'aider près de 25 000 personnes en dix ans. Leur suppression réduit le champ des possibles pour les jeunes demandeurs d'emplois. "Avant les CAE il y avait une mesure qui s'appelait les Sepia, qui a été renouvelée par les CAE. On peut espérer qu'il y ait une mesure plus ou moins similaire qui soit mise en place à l'avenir, et permette de poursuivre la mise en activité des demandeurs d'emplois", explique Jean-Baptiste Raynal, de la Direction emploi jeunesse sport cohésion sociale ville de Papeete,

Parmi les dispositifs encore accessibles pour les plus jeunes, le service civique, financé par l’Etat.
 
Hinarava et Hanatea oeuvrent dans l’association Hotuarea nui, à la rencontre des personnes handicapées ou des personnes âgées comme Jeanne 71 ans, qui rêve d’un nouveau logement.
Le service "inclusion sociale et professionnelle" aide aussi la jeunesse en détresse.

Hinarava et Hanatea oeuvrent dans l’association Hotuarea nui, à la rencontre des personnes handicapées ou des personnes âgées.


"Y’en a qui sont sur le bord de la route, j'ai vraiment pitié parce qu'en y a qui ne vont plus à l'école, y'en a qui ne se bougent pas pour avoir du travail, et ça fait vraiment pitié", avoue Hanatea  Gossart, en service civique.

"Que dis-tu à ces jeunes ? De ne pas lâcher, de se bouger, d’aller chercher du travail, quoi, et de ne pas rester sur la route à ne rien faire", indique Hinarava Aka en service civique.

D’année en année, l’association accueille de plus en plus de jeunes en décrochage scolaire. 50 en 2022, 80 en 2023, probablement 100 en 2024. "On a une jeunesse un peu perdue, qui ne sait pas vers où se tourner, vers qui aller. Justement l'objectif de l'association c'est d'accompagner ces jeunes, de mener des actions de prévention", dit Christophe Teano, directeur des établissements de l'association Hotuarea nui, 

L’association ne demande qu’une chose, des moyens humains et matériels, pour offrir une aide concrète à la nouvelle génération.

Le reportage de Cybèle Plichart :

©polynesie