Avec leur nouveau statut, les marins pêcheurs auront une meilleure couverture sociale

Marin pêcheur, un métier difficile qui aura bientôt quelques compensations sociales.
Un nouveau statut de marin pêcheur. Les professionnels l’attendent depuis 2013. Le ministre Taivini Teai l’a promis, les marins pêcheurs et capitaines enfin auront une couverture sociale complète, comme tous les salariés. Il devrait être applicable à la fin du mois de janvier.

Qu’il vente ou qu’il pleuve, par tous les temps les marins pêcheurs exercent un métier difficile. Si les jeunes recrues ne se posent pas trop de question pour le moment, les anciens savent que la profession ne fait pas de cadeau. "Tu vois le boulot qu'on fait, le soir, le matin on ne dort pas, 2 à 3 heures par jour, c'est dur. A dire qu'on gagne bien, pour moi on ne gagne pas bien, pas assez. On n'a pas de primes, de pénibilité, d'éloignement", déplore anonymement un marin pêcheur.

La 1ère réforme adoptée en 2013 par l’assemblée de Polynésie, basée sur le salaire plancher de la pêche à 95 000 cfp, ne permettait pas aux professionnels de la pêche hauturière et côtière d’avoir ni une couverture sociale en cas d’accidents de travail, ni une retraite.

Coup de pouce financier du Pays

Ce vide juridique est comblé dans le nouveau statut, moyennant un salaire de base déclaré à la CPS : de 200 000 cfp pour un marin pêcheur, de 300 000 cfp pour un mécanicien et 400 000 cfp pour un capitaine.

Une réforme délicate qui a nécessité plusieurs mois de discussions. "C'est surtout apprécier l''équilibre financier de cette catégorie de pêche hauturière, de négocier avec les patrons de pêche et également le syndicat des marins, sur une durabilité de la filière. Donc c'est la raison pour laquelle le Pays va venir en soutien sur ces cotisations sur une période de 10 ans", avance Taivini Teai, ministre de la Pêche et de l’Agriculture. "[Pour] l'ensemble du secteur, dont les marins pêcheurs, [l'objet] c'était effectivement sur les assiettes de cotisation. Puisque la structuration même de la rémunération du pêcheur qui touche 40% de la recette du bateau, fait qu'on ne pouvait pas se permettre de prendre en charge les cotisations sociales du côté patronal, et du côté salarial aussi, sur des montants réels. Du coup on a trouvé un compromis avec des assiettes de cotisations spécifiques", précise Yann Ching, président de l’association des armateurs hauturiers de Polynésie.

Charges lourdes

Côté armateurs effectivement, au-delà des charges sociales que cette réforme va entraîner, les dépenses et taxes parallèles ne cessent d’augmenter. "Les charges portuaires ont augmenté de 13% entre le 31 décembre 2024 et le 1er janvier 2025, il y a d'autres augmentations aussi [comme] les charges d'entretien, les réparations, tout ça fait que notre activité va devenir assez difficile", ajoute Yann Ching.

Par ailleurs, le gouvernement s’est engagé à sortir dans les prochains mois un statut spécifique pour la pêche côtière, mais d’ores et déjà la nouvelle réforme devrait conforter les 470 marins pêcheurs en activité et encourager les jeunes à prendre la relève.