Des images d'élèves qui se battent dans l'enceinte de l'établissement scolaire. C'était il y a à peine quinze jours. La scène se passe de l’intérieur du lycée Te Ihi Tea No Tavau de Bora Bora. Cette fois, une simple intervention des surveillants va permettre le retour au calme. Contrairement à avril dernier, où des bagarres de rue avaient embrasé l’île de beauté.
Et pourtant, les ados sont toujours prêts à en découdre. "Il ne faut pas dire que personne ne va se battre, un jour on va tous y passer, si une personne cherche les "news" on va dire, et nous pousse à bout pour que je le tape", témoigne Teori, un jeune de 15 ans.
Les enseignants ont reçu le soutien des ministres de l’Education et des Sports, ce mercredi. Pour tenter de faire face à ce qui apparaît comme de plus en plus comme un phénomène de société. "Je ne veux pas que Bora Bora soit diabolisée par rapport aux violences. Il n'y en a pas plus ici qu'ailleurs. Il n'y en a pas moins. Et on ne se contente pas de ça. Avec les autorités on va essayer de trouver ensemble des solutions par rapport effectivement à ces problèmes de violences", admet Dominique Meriquet, proviseur du collège-lycée Te Ihi Tea No Tavau.
Se battre dans un cadre
Henri Burns, champion de MMA, est devenu conseiller au ministère de l’Education. Un combat dans les règles est justement prévu dans les prochains jours, l’occasion d’attirer les adeptes, mais surtout de canaliser la violence, en démocratisant un sport spectacle encore controversé. "Qu'on soit là ou pas, ils vont quand même se battre dans la rue ou à l'école. Aujourd'hui, l'idée est d'encadrer la chose de façon réglementaire, vous allez vous battre à l'intérieur, il y a des règles, du respect, de la discipline, et le fair-play", insiste Henri Burns, champion de MMA.
Au final, un échange entre les associations de l’île, les confessions religieuses, et les deux représentants du gouvernement. Une trentaine de participants, mais aucun jeune. "L'ensemble de la communauté éducative était présente, pour réfléchir ensemble à un dispositif pour favoriser la réussite de nos élèves et notamment pour essayer de réduire voire d'éradiquer ces fléaux que sont le harcèlement et les agressions", souligne Rony Teriipaia, ministre de l’Education.
Encourager la réussite des élèves à tout prix, et mieux les encadrer, voilà quelques pistes qui auront peut-être permis de rassurer quelques familles, mercredi soir à Bora Bora.