Un seul courageux dans l’eau face au banc de sable. Il ne sait sans doute pas que depuis hier l’interdiction de se baigner est effective sur toute la zone de Taapuna, entre l’hôtel Te Moana et la marina Taina après la rupture.
Si aucune pancarte ne l’indique, le site est malgré tout surveillé. "Notre rôle est vraiment d'éviter que les gens aillent se baigner dans le lagon", dit Adrien Fariki de l'Union polynésienne des métiers de la natation et du secourisme. "S'ils n'écoutent, c'est la police municipale qui va passer et intervenir avec les personnes qui ne prennent pas au sérieux l'interdiction de la baignade", ajoute Jeanina Temehameha, agent de sécurité.
C’est à Orohiti que l’émissaire de la station d’épuration a cassé. Un incident récurrent par temps de pluie, et une vétusté due, selon un rapport de la Chambre territoriale des comptes, à un défaut de conception et de réalisation.
Le renouvellement du réseau coûterait 1,8 milliard cfp, mais ce ne sera pas avant 2 ans. En attendant on répare comme on peut. "Cette partie-là c'est celle où normalement une fois que les eaux sont traitées elles sont rejetées par cet émissaire jusqu'à une profondeur de 60 m à la base de Taapuna. Jeudi, ils devraient commencer à faire les interventions pour réparer l'émissaire. En fin de semaine, on a de bonnes chances que la réparation soit faite", déclare Nicolas Bertholon, pdg de la SEM Vaitama en charge du traitement des eaux usées de Punaauia. "La commune va opérer des analyses tout le long pour vérifier le niveau de pollution des eaux dans cette zone, et je lèverai l'arrêté dès lors que le niveau sera convenable", précise Simplicio Lissant-maire de Punaauia.
Les plus téméraires passeront outre l’interdiction, au risque d'être verbalisés…les autres, à défaut de baignade dans le lagon, se consoleront dans la piscine de l'hôtel tout proche.
Le reportage de Caroline Farhi :