Cancer de la peau : mono'i, sauce soja et tabasco déconseillés pour bronzer !

À la recherche du moindre grain de beauté suspect. (18 mai 2024)
Chaque année, 17 cas sont recensés en moyenne. Le cancer de la peau n’est pas le plus répandu en Polynésie mais il progresse. Samedi 18 mai, l'institut du cancer a organisé une journée dépistage au centre de la mère et de l'enfant à Pirae. 65 personnes ont pu consulter un dermatologue.

À son ouverture à 7 heures du matin, une soixantaine de personnes attendaient devant l’entrée du centre de la mère et de l’enfant à Pirae. Paty a été examinée après 2 heures d’attente. La quadragénaire est sortie soulagée. "C'était rapide, très efficace, avec beaucoup d'informations utiles et des réajustements de mauvaises habitudes. Par exemple je mets du mono'i, et le matin je suis dans le jardin : ça peut faire effet loupe. On va mettre un chapeau et de la crème solaire !" envisage désormais Paty.

Marania est moins sereine car son père est décédé d’un cancer de la peau. Elle se plaint de problèmes peau qui ne guérissent "qu'au bout de trois mois parfois." C'est la première fois qu'elle consulte un dermatologue.

Chacun sa petite recette pour bronzer...mais attention !

Il y a quinze ans, une dizaine de patients atteints du cancer de la peau étaient diagnostiqués chaque année. Leur nombre a doublé au cours des cinq dernières années. L’exposition au soleil sans protection est à l’origine de la majorité des cas. Parmi les adeptes du bronzage, les personnes qui utilisent la sauce soja ou le tabasco pour obtenir un teint doré. Le docteur Laurent Stien n’en revient pas ! "Tous ces produits sont sur ma table parce que les gens nous disent qu'ils l'utilisent mais c'est dangereux. Ils favorisent les brûlures et l'apparition des cancers de la peau."

Les mélanomes représentent 10 % des cancers de la peau mais ce sont les plus dangereux. "Il y a deux types de cancers de la peau : le carcinome basocellulaire, qui est le plus fréquent. C'est comme un bouton ou un petit bobo sur la peau qui s'étend localement. Et après il y a un cancer plus grave qui s'appelle le mélanome. Il peut faire des métastases, donc cela peut être sur des zones qui ne sont pas exposées. Sous l'aisselle, derrière l'oreille, sur les parties intimes. Un grain de beauté qui a une forme irrégulière ou qui grossit ou qui change de couleur : ça, il ne faut pas hésiter à consulter un dermato" explique Teanini Tematahotoa, directrice de l’institut du cancer de Polynésie.

Que vous ayez une peau claire ou bronzée, l’abus de soleil peut développer la maladie. Les personnes de plus de 50 ans en sont majoritairement victimes. Le taux de guérison est de 90% si le cancer de la peau est diagnostiqué de manière précoce. Sur les 65 personnes examinées samedi matin, la plus grande partie est repartie soulagée.