Journée mondiale de prévention contre le suicide : chiffres en augmentation, SOS suicide poursuit sa lutte

87 20 25 23 ou 89 20 25 23 : les numéros de l’association SOS Suicide, en cas de besoin.
Dimanche 10 septembre est la journée mondiale de prévention contre le suicide. Elle intervient dans un contexte particulier puisque les tentatives de suicide ont augmenté de 34,4% entre 2020 et 2023. Après une messe œcuménique organisée samedi dans les jardins de la mairie de Pirae, place ce dimanche à la huitième édition de la rando-cyclo pour sensibiliser à la cause.

Un tour de Tahiti à vélo pour sensibiliser sur le suicide. C'est le principe de la rando-cyclo qui s'est tenue ce dimanche. Plus d'une centaine de personnes ont participé à cette huitème édition, qui a débuté à la mairie de Pirae, à 7 heures. L'initiative est renouvelée chaque année par l'association SOS Suicide, en partenariat avec l'AS Cyclisme Pirae. Elle fait partie d'un évévement plus global, le Cycle around the Globe, piloté par l’association internationale pour la prévention du suicide.

Les kilomètres effectués par les participants seront comptabilisés dans cette opération internationale. Lors des années précédentes, Tahiti s'est classé parmi les premiers au niveau mondial...même si l'objectif n'est évidemment pas la performance physique mais la cause.

Chiffres en hausse avec le Covid

Chaque année, une trentaine de Polynésiens se suicident suite à des problèmes familiaux ou conjugaux. Une étude menée entre 2020 et 2023 par le département de psychiatrie du centre hospitalier de la Polynésie française révèle que les tentatives de suicides ont augmenté d’un tiers durant la crise du Covid-19 (+34,4%) et jusqu'à 54,4% sur la dernière année de la pandémie. Les dernières données sur le sujet remontaient à 2010.

L'étude souligne notamment une "hausse inquiétante de tentatives chez les jeunes, confirmant la nécessité grandissante de mener des campagnes de prévention". D'après les données, les femmes de moins de 20 ans seraient les plus touchées par les comportements suicidaires.

Demander de l'aide

Comment en arrive-t-on jusque là ? Un ancien détenu témoigne : séparé de sa femme et de son unique fils, son désespor devient extrême dans sa cellule, au point de tenter le pire. Heureusement, l'issue ne sera pas fatale pour lui. Aujourd’hui sorti de prison, il n'a pas vu son fils depuis trois ans. Mais il est soutenu par l’association SOS Suicide et Jean, son "pair aidant". Son suivi psychologique continue. 

Le plus dur est de créer un lien de confiance et d'orienter vers des structures.

Jean Vaimeho, pair aidant de l’association SOS suicide 

L’association SOS Suicide vient en aide à ces personnes, avec ses propres moyens. Deux écoutants, répondent aux appels 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. 

Quand ça te prend, tu ne gères plus tes émotions négatives et tu n'as qu'une solution : en finir avec la vie.

Annie Tuheiava, présidente de l’association SOS Suicide 

Pour la communauté, LGBTQIA +, Alexandre est aussi à l’écoute… car on le sait peu, mais le sentiment d’exclusion est souvent exacerbée par les jugements homophobes. 

Neuf fois sur dix, c'est le chagrin d'amour mais il y aussi des problèmes d'inclusion (...) toute la partie sociale, les communautés religieuses qui dans certains cas n'acceptent pas la chose.

Alexandre Debrousse, secrétaire de SOS Suicide et écoutant LGBTQIA + 

Les psychologues et les psychiatres sont aussi là pour aider. 40% des patients de Poetua Deane souffrent de crises d’anxiété. Les facteurs peuvent être nombreux : raisons professionnelles, familiales, chagrin d’amour...

La trajectoire de la crise suicidaire va passer du sentiment d'échec au sentiment de ne pas pouvoir sortir de cette impasse autrement que par la mort.

Poetua Deane, psychologue

Plus de six cents personnes ont des pensées suicidaires au Fenua, où l’ingestion médicamenteuse comporte la grande majorité des tentatives de suicides, devant la pendaison.

Quoi qu'il en soit, ne laissez pas vos idées noires vous envahir et demandez de l'aide : 87.20.25.23 / 89.20.25.23.