"Colère" à Mahina suite à l'attribution de logements OPH à des habitants de Faaa

Les nouveaux logements tout neufs de l'OPH à Ahonu. (1er février 2025)
Une nouvelle résidence OPH a vu le jour à Ahonu. Mais sur 36 logements, seuls 5 sont attribués à des habitants originaires de Mahina. L'association Te Puna ora no Haapape dénonce une injustice.

L'inquiétude plane dans la vallée de Ahonu. Alors qu'une nouvelle résidence OPH s’apprête à accueillir ses nouveaux occupants, les attributions font débat. Selon certains riverains, sur 36 logements neufs, seules 5 familles originaires de Mahina en bénéficient. Julia, habitante de la commune, ressent "beaucoup de colère. Je ne suis pas contente du tout. C'est complètement injuste par rapport à nous, enfants de Ahonu. Avant de construire ce logement, on avait eu un accord en 2015 comme quoi priorité serait donnée aux enfants de Ahonu. Priorité à Mahina" a-t-elle martelé. Son dossier de demande de logement n'a pas été sélectionné.

Quand j'ai entendu qu'il n'y avait que cinq familles de Mahina et le reste seront des familles expulsées de Faaa qui seront relogées ici, je suis pas d'accord du tout.

Julia - habitante de Mahina en attente d’un logement OPH

Plusieurs habitants partagent l'avis de Julia. "Où on est nous Mahina ? On n'est pas prioritaires... S'ils veulent mettre Faaa, ils ont un truc dans la tête pour les prochaines élections et tout ça" s'interroge Edgard, lui aussi en attente d'un logement OPH et résident de Mahina.

"Notre solution sera de bloquer la route"

Ces familles sont soutenues par l'association Te Puna Ora No Haapape, notamment investie dans la préservation de la vallée d'Ahonu. Les bénévoles avaient déjà refusé deux précédents projets à 500 puis 50 logements présentés par l'ancien gouvernement. L'association a finalement dit oui à la résidence de 36 logements, à condition qu'elle bénéficie majoritairement aux habitants de Mahina. Aujourd'hui, elle découvre des logements avec des loyers élevés et des locataires originaires de Faaa.

Si ses doléances ne sont pas entendues, l'association menace de bloquer la route. "Pour nous, il y a une injustice. Tout est flou. Mahina n'a pas besoin de ça et veut sa population ici dans ces logements. (...) On est prêts à se battre puisqu'on n'est pas entendus (...). Vingt habitent dans un seul logement et n'ont pas été retenus. Cela pose question (...). Notre solution sera de bloquer la route, elle nous appartient" prévient Hinano Tunoa, présidente de l'association Ahonu Te Puna Ora no Haapape.

On ne veut pas des populations de dehors.

Hinano Tunoa, présidente de l'association Ahonu Te Puna Ora no Haapape.

Pour Hinoi Fritch, un élu de la commune de Mahina, il faut privilégier le dialogue. "Le conseil municipal (...) ne veut pas de tensions. On ne veut pas qu'il y ait de dégradation de la situation. Aujourd'hui il y a des gens qui menacent éventuellement de bloquer la route, ce genre de choses. On se doit de les écouter et de trouver une solution" déclare-t-il. 

L'association a adressé un courrier au ministère du logement, dont le président du Pays Moetai Brotherson a la charge. Ce dernier n'a pas donné suite à notre demande d’interview.