L'église sanito de la Communauté du Christ, qui a fêté ses 180 ans le 1er mai dernier, organise son congrès annuel cette semaine à Bora-Bora.
Anticiper au sujet des réfugiés climatiques
L'île n'a pas été choisie au hasard : les dirigeants, conscients de la menace qui plane sur les habitants des atolls, cherchent activement des solutions pour venir en aide aux réfugiés climatiques. La perle du Pacifique est un exemple en termes d'outils et d'évolution. "C'est la commune où tu peux trouver de l'eau à volonté, qui vient de la mer et qui a été désalinisée, et l'assainissement de Bora-Bora est l'exemple qu'il faut prendre. C'est stratégique. Bora-Bora, c'est l'évolution, comment trouver des solutions pour protéger la terre et où irons nos enfants dans les années à venir" estime Clement Clark, le président de la Communauté du Christ en Polynésie.
Le travail a déjà commencé au sein de l'église "pour pouvoir répondre à ce qui va arriver dans cinquante ans. C'est maintenant qu'il faut commencer" affirme-t-il. Maire et dirigeants visiteront les lieux. Plus de 400 délégués des 49 congrégations de la Polynésie seront présents.
Répandre un message de paix
Ils échangeront également au sujet des problèmes de drogues qui se répandent dans les archipels - là encore, Bora-Bora est un choix cohérent, puisque l'ice circule activement sur l'île. "C'est un sacré fléau, il faut trouver des moyens pour aider nos jeunes. Merci aux mouvements jeunesse qui cherchent à réunir les jeunes" souligne Clement Clark.
Les mentalités évoluent au sein de la communauté. Clement Clark veut aussi prôner la paix et l'acceptation, notamment concernant les LGBT. "C'est la valeur de chaque personne qui nous importe. Nous avons des principes dans l'Eglise. C'est le choix de la personne. Le message c'est s'aimer les uns les autres". Son message s'applique aussi à la situation de la Nouvelle-Calédonie à laquelle la communauté du Christ de Polynésie est particulièrement sensible. Depuis le début des émeutes le 13 mai dernier, une demi-douzaine d'édifices religieux a été ciblée par des incendies sur le Caillou. "Le peuple se révolte par rapport au système mis en place [mais] la violence ne peut pas résoudre les choses. Il faut revenir dans le dialogue. On ne vit pas à l'intérieur donc on ne peut pas juger. Notre rôle c'est de prier".
700 personnes sont attendues à Bora-Bora pour ce congrès.