Le HPV ou papillomavirus Humain se transmet sexuellement. Et peut dans 10% des cas provoquer des lésions précancéreuses. Le HPV est d’ailleurs à l’origine de 100 % des cancers du col l’utérus chez la femme. Et chez l’homme, il est responsable de 35% des cancers de la sphère ORL en particulier de la gorge. Et de 93 % des cancers anaux. "Il y a 14 à 20 nouveaux cas de cancers du col de l'utérus par an en Polynésie, ce qui reste encore un chiffre trop important. Les garçons peuvent attraper le HPV et plus tard, à l'âge adulte, développer un cancer des parties génitales et de la gorge. C'est pour ça que la vaccination concerne aussi les garçons", explique Teanini TEMATAHOTOA, directrice par intérim de l’institut du cancer.
En Polynésie, la vaccination en milieu scolaire n’est pas encore à l’ordre du jour. L’institut du cancer à déjà obtenu les fonds pour débuter la vaccination gratuite. Reste à la mettre en place. "Ce qu'on va proposer bientôt, c'est de mettre [le vaccin] à disposition gratuitement dans les pharmacies pour les gens qui ont une ordonnance, donc une prescription du vaccin par leur médecin", ajoute Teanini TEMATAHOTOA.
Comme en France, la vaccination en Polynésie va concerner les filles et les garçons âgés de 11 a 14 ans, avant les premiers rapports sexuels. La Ligue contre le cancer s’en réjouit déjà. Mais les parents demandent plus de transparence sur le vaccin GARDASIL. "On ne sait pas ce qu'il y a là-dedans, on n'est pas des scientifiques et on a besoin de détails", avance Poe, mère de famille. "C'est une nécessité, les chiffres sont impressionnants. Ici, il faut aussi qu'on en prenne conscience et qu'on se dise qu'on a fait le bon choix de se battre pour que cette vaccination en Polynésie puisse être aussi gratuite", assure Natasha HELME, présidente de la Ligue contre le cancer.
Véritable modèle, l’Australie est en passe d’éradiquer le cancer du col de l’utérus. Grâce à une vaccination généralisée dans les collèges. Sa couverture vaccinale est aujourd’hui de l’ordre de 80% contre moins de 20% seulement en France.