Covid-19 : parmi les nouveaux cas, la plupart sont des personnes non-vaccinées

Les non-vaccinés sont nombreux parmi les nouveaux cas de contamination. La mobilisation, déjà forte, est montée d'un cran. Partout ce week-end des permanences de vaccination sont organisées. Les médecins et tous les personnels de santé sont prêts. Il y a de quoi faire : plus de 100 000 doses.

Fin de la récréation. L’irrationalité ne peut pas gagner contre la raison. Et les arguments du style : "C’est une maladie propagée par les étrangers", "la vaccination va changer mon ADN"  ou bien encore "les effets secondaires du vaccin sont dangereux" doivent être définitivement bannis.

Maintenant, c’est une question de vie ou de mort et les non-vaccinés portent une lourde responsabilité dans la propagation de la maladie.

90% des hospitalisés en Polynésie ne sont pas vaccinés. Et refuser le vaccin peut être désormais considéré comme un acte aussi dangereux qu’égoïste. "Le virus s'attaque d'abord à ceux qui ne sont pas vaccinés. Aujourd'hui on assiste à une vague grave, une 2e vague de covid avec le virus Delta qui est nettement plus contagieux que le premier. Il n' est en soi pas plus dangereux, mais comme il est beaucoup plus contagieux et touche les personnes pas encore vaccinées, on voit émerger des cas beaucoup plus nombreux dans la population, ainsi que des cas hospitalisés plus nombreux", explique le docteur Henri-Pierre Mallet, épidémiologiste à la Direction de la santé.

 

Le constat est accablant : aujourd’hui l’épidémie du variant Delta progresse deux fois plus vite que le premier virus de la covid-19.

Chiffres à l’appui : "C'est parlant, il n'y a pas besoin d'être scientifique pour le voir, il y a 1 an nous étions en haut d'un pic, on a réussi à faire chuter le pic, avec l'ensemble des mesures mises en place il y a 1 an, ça s'est stabilisé et là en moins de 10 jours, le pic est en train de remonter, nous sommes déjà à 744 cas positifs tous âges confondus", déclare Manutea Gay, responsable de la plateforme COVID en Polynésie. 

 

90% de la population doit être vaccinée pour atteindre l’immunité collective. Les vaccins ne manquent pas : Janssen ou Pfizer. Mais 12 000 doses seront périmées en septembre et 65 000 en octobre si elles ne sont pas utilisées.

Les pharmaciens aussi ne ménagent pas leurs efforts pour convaincre les réticents. "Même si on a eu une première infection avec le covid-19, le variant Delta peut quand même provoquer une seconde infection si l'immunité n'est pas suffisante. Et en plus, le variant Delta semble prolonger la durée de l'infection. Il provoque une charge virale 1 000 fois plus importante que le premier virus. Ce sont surtout les personnes non vaccinées qui vont être touchées", détaille Sandrine Lot, pharmacienne à la Direction de la santé.

 

Heureusement, certains comprennent que la situation s’aggrave et en début d’après-midi, le centre de vaccination de Mamao était de nouveau en activité. "J'ai mon fils qui est en France depuis peu, je voudrais bien aller le voir aussi", dit Nancy, primo-vaccinée. Toutes les raisons sont bonnes pour se faire vacciner …

Un conseil pour ceux qui n’entendent pas : qu'ils cessent de se renseigner sur Facebook ou d’écouter les conspirationnistes, un vacciné sur un million seulement peut faire une réaction. Il n’y a que 280 000 habitants en Polynésie.