Cyril Tetuanui : "Je pense que c'est vraiment nous prendre pour des moins que rien"

Cyril Tetuanui, maire de Tumaraa, mais aussi le président de la communauté de communes de Havai et président également du syndicat pour la promotion des communes (SCP)
Invité au journal télévisé du lundi 20 mai, le maire de Tumaraa, également président de la communauté de communes de Havai et du syndicat pour la promotion des communes, a réagi face à l'amendement déposé par les trois députés polynésiens à l'Assemblée nationale. Un amendement susceptible de modifier le statut de la Polynésie.

Le 10 mai dernier à l'Assemblée nationale, en plein examen du projet de loi sur le corps électoral en Nouvelle-Calédonie, les trois députés polynésiens Tematai Legayic, Steeve Chailloux et Mereana Reid-Arbelot, ont déposé un amendement susceptible de modifier le statut de la Polynesie.

Selon le texte, toutes les compétences de l’Etat sur les communes seraient transférées au Pays de façon définitive. Sauf que les communes et leurs élus n’ont jamais été consultés. Cyril Tetuanui, maire de Tumaraa, mais aussi le président de la communauté de communes de Havai et président également du syndicat pour la promotion des communes (SCP), estime que les trois députés ont voulu passer en force. "Je pense que c'est vraiment nous prendre pour des moins que rien", a-t-il déclaré sur le plateau de Polynésie la 1ère, lundi 20 mai.

"La moindre des choses, c'est de discuter d'abord entre les tavana, entre la population, et après porter l'amendement au niveau de l'Assemblée nationale et non pas partir comme ça derrière le dos des tavana"

Cyril Tetuanui

Journal de Polynésie la 1ère du lundi 20 mai 2024

"On dit aux trois députés : avant de déposer des amendements, il faut quand même consulter les tavana et la population. Ils veulent changer le nom de la Polynésie et mettre Maohi Nui. Je pense que c'est quand même important de consulter d'abord." 

Le président du SCP a demandé à son équipe de consulter tous les tavana. Ces derniers, selon Cyril Tetuanui, ont donné une réponse négative par rapport "à ce projet que Tematai (NDLR : Tematai Legayic) voulait déposer par rapport à cette réforme constitutionnelle".

Rythmes scolaires, FIP, traitement des déchets 

Autre problème soulevé : les maires se sont plaints également du manque de concertation au moment de la consultation sur les rythmes scolaires. Depuis, les choses se sont apaisées déclare le maire de Tumara. "C'est vrai qu'au départ, le ministre voulait se lancer tout seul dans cette aventure-là. Ils nous ont reçus dernièrement et nous ont rassurés : toutes les dépenses périscolaires, ça ne sera pas à la charge des communes, ça sera le Pays ou ça sera les parents qui choisissent les rythmes scolaires."

Concernant les déchets, le président avait annoncé en début de mandat et proposé que le pays récupère la compétence du traitement des déchets. "À Raiatea, on s'est revu au moins trois fois sur ce sujet-là. J'ai rencontré deux fois le président du Pays, j'ai rencontré la vice-présidente pour trouver une solution pour Raiatea et on a aucune réponse. Et sur la demande de transfert de cette compétence sur le traitement des déchets, aujourd'hui, je pense que toutes les communes ont répondu favorablement à ce qu'on ramène ça au pays mais maintenant on ne sait pas où on en est aujourd'hui et à quel moment cette compétence sera transférée".