A peine commencée la séance d'examen du texte sur la réforme des retraites, que l'hémicycle est en ébullition dès la prise de parole du ministre du Travail.
Les critiques fusent contre le projet gouvernemental à commencer par une partie des députés des Antilles et de la Guyane qu'il soit "retiré tout simplement...n'allons pas ponctionner encore les plus faibles, mettre des systèmes qui vont pénaliser les femmes, les personnes qui rentre plus tôt...où les questions de pénibilité ne sont pas prises en compte", déclare Jean-Victor Castor, député de Guyane, gauche démocrate et républicaine (Nupes). "On attend que les outre-mer existent dans ce texte, pour l'instant ce n'est pas le cas...", poursuit Oliver Serva, député de Guadeloupe - Liberté, Indépendants, Outre-mer et Territoires.
Parmi les critiques des députés ultra-marins, la non-prise en compte dans le projet de loi des spécificités du travail en outre-mer, qui pèsent sur les cotisations et l'âge de départ en retraite, 65 ans dans les collectivités d'outre-mer contre 63 ans en moyenne dans l'Hexagone. "Nous avons un chômage qui est systémique, mais aussi une situation économique structurelle qui expose nos travailleurs à des carrières qui sont hachées...", souligne Christian Baptiste, député de Guadeloupe - socialiste et apparenté (Nupes).
49.3 ou re-mai 68 ?
Les députés ont jusqu'au 17 février pour examiner plus de 20 000 amendements déposés pour modifier ce projet de loi sur la réforme des retraites. En cas de blocage parlementaire, le gouvernement menace de dégainer l'article 47.1 voire le fameux 49.3. "Si c'est le 49.3, je pense que la réponse se fera dans la rue. j'ai vu un slogan lors d'une manifestation : "si vous nous donnez encore le 49.3, on vous donnera le mai 68"", lâche Moetai Brotherson, député de Polynésie française, gauche démocrate et républicaine (Nupes) - président groupe Outre-mer à l'Assemblée nationale.
Le reportage d'Outremer la 1ère :