Des serviettes hygiéniques gratuites pour changer les règles et la vie

Des serviettes hygiéniques gratuites aux élèves les plus démunies.
Changer les règles ! Un subtil jeu de mots pour lutter contre la précarité menstruelle. L'union des femmes francophones en Océanie s'est donné comme objectif d'équiper les établissements classés prioritaires de distributeurs de serviettes hygiéniques gratuite puis de démocratiser l'équipement. Illustration au collège de Papara, l'un des premiers établissements qui a pu en bénéficier il y 1 an maintenant.

Aider les adolescentes à vivre pleinement leur scolarité, c'est le combat de Sandrine Salmon. Depuis 2019, elle fait du lobbying pour permettre aux établissements classés prioritaires de fournir des serviettes hygiéniques gratuites aux élèves les plus démunies, mais pas seulement. "Je pense que c'est bien pour les élèves qui ont leurs règles. Dès que ça arrive et qu'elles sont aux toilettes, elles peuvent demander à leurs copines de venir chercher ici à la Vie scolaire parce que c'est plus facile", dit Tehani DUJARRIER. "Quand je n'en ai pas, je viens en chercher à la Vie scolaire, ça m'aide beaucoup, vraiment", admet Tiffany ARNAUD.

Un distributeur de serviettes hygiéniques.

Un mécène a financé à 100% l'installation d'un distributeur au collège Henri Hiro et à celui de Papara. Deux structures dans lesquelles plus de 70% des familles sont défavorisées. "Nous aidons 25 filles par semaine. Il est vrai que nous pourrions aider davantage, mais nous allons optimiser notre communication. Mais nous sommes déjà très contents d'aider ces 25 filles par semaine", reconnaît Betty TINORUA, principale du collège de Papara.

L'expérimentation sur les 2 établissements a permis d'évaluer à 4 millions cfp l'investissement pour environ 600 filles sur une année scolaire. 

Cette année encore, l'entreprise privée finance à 51% cinq autres distributeurs. 

600 jeunes filles ont bénéficié de ce système pendant une année scolaire dans 2 établissements pour un coût de 4 millions cfp.

Au collège de Taunoa, à l'internat du lycée Diadème et de Taravao, mais aussi dans un quartier de Punaauia. "Cette année, nous essayons de nous déployer, ce n'est plus une phase test, nous avons pu continuer avec ce partenaire, mais nous avons aussi des fonds publics, une subvention de la solidarité", explique Sandrine SALMON, membre de l’UFFO.

48% des équipements nouvellement installés sont financées par la Direction de la famille et des solidarités.

L'objectif à terme est que la précarité menstruelle devienne une priorité du Pays.