Dry January : une bonne idée.... sur 12 mois

Dry January
Avec l’année 2024 s’ouvre une nouvelle édition du Dry January... Un mouvement qui incite chaque année plusieurs milliers de personnes à stopper leur consommation d’alcool dans le courant du mois. Une pause bénéfique à plus d'un titre en Polynésie. La direction de la Santé l'expérimente pour la deuxième année mais les habitudes sont encore bien ancrées.

"C'est la première fois que j'entends ça. Là, je suis venue acheter de l'alcool pour ce week-end", "Ca m'arrive de boire de temps en temps mais je ne suis pas alcoolique, pour moi janvier c'est comme tous les autres mois de l'année"... Un mois de janvier sans alcool, à Tahiti... Le concept paraît quelque peu saugrenu. 

Malgré un léger ralentissement après les fêtes, les magasins de spiritueux enregistrent une affluence continue. "Par rapport aux années, je ne vois pas trop de différence, on a toujours notre clientèle qui vient. Après il y a encore des cadeaux, donc peut-être de l'alcool acheté pour des cadeaux d'entreprise", explique Vanessa Naudin, gérante de magasin de spiritueux.

"Les effets sont quasi immédiats. On a un sommeil beaucoup moins fragmenté et de meilleure qualité, donc la journée on est en meilleure forme. Les effets sur le teint de peau, on a une meilleure mine. On perd du poids également. Et le portefeuille est aussi content"

Romain Bourdoncle

50% des addictologies en Polynésie française sont liées à l’alcool. Au fenua, la consommation d’alcool est fortement en hausse. En 1995, 33,3% de la population consommait de l’alcool contre 66,8% en 2010, selon le programme d'addictions 2019-2023. Et, plus de 40% d'entre eux sont des consommateurs au quotidien.

L'OMS, l’Orgnaisation Mondiale de la Santé, affirme que la consommation d'alcool est le troisième facteur de risque de maladie dans le monde, et son usage nocif entraîne dans le monde plus de 3 millions de décès. Si les bonnes résolutions sont difficiles à prendre, les bénéfices tant pour la santé que pour le porte-monnaie sont indéniables et rapides.

"Les effets sont quasi immédiats. On a un sommeil beaucoup moins fragmenté et de meilleure qualité, donc la journée on est en meilleure forme. Les effets sur le teint de peau, on a une meilleure mine. On perd du poids également. Et le portefeuille est aussi content, on perd un peu moins d'argent, précise Romain Bourdoncle, responsable du centre de prévention et de soins des addictions, Cette réduction aussi de verres bus, elle se prolonge six mois après le Dry January chez ceux qui participent. C'est plutôt une très bonne idée".

Une enquête lancée sur l'état de santé des adolescents 

L’alcool, ce faux ami, peut vite devenir notre pire ennemi dans les violences conjugales ou les accidents. Selon le programme d'addictions 2019-2023, plus de 80 % des cas de violences conjugales faites aux femmes seraient commis par le conjoint violent sous l'emprise de l'alcool. 

Pour sensibiliser les jeunes, la direction de la Santé lance une page Facebook d’informations et une vaste enquête, en collaboration avec l'OMS, sur l’état de santé des adolescents polynésiens. "La consommation de toxique et d'alcool va être évaluée sérieusement dans une manière très professionnelle. Et, on pourra en fin d'année avoir des données. Ce qui nous manque énormément", explique Philippe Biarrez, directeur de la Santé.

Il n’est pas trop tard pour faire une pause en janvier. Mais pour un bénéfice sur la santé à long terme, les médecins recommandent de réduire la consommation d’alcool toute l'année. 

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