Arama n'aurait pu rêver mieux : il a un bureau, des ordinateurs, des horaires de travail fixes. Ici à l'institut supérieur de l'enseignement privé de Polynésie française (ISEPP), Arama travaille au secrétariat. "Je m'occupe de tout ce qui est accueil physique, tels que les étudiants, les parents d'élèves, les intervenants, les personnes extérieures . Je suis chargé d'informer tout ce qui est en lien avec le fonctionnement de l'ISEPP".
Et pourtant, il n'est pas tout à fait comme les autres. Arama se déplace en fauteuil roulant, un détail qui ne l'a pas empêché de s'adapter parfaitement à l'équipe en place. "Il nous permet surtout d'être conforme à nos valeurs, c'est-à-dire ce choix de société qu'on défend par nos cours, la manière dont on envisage l'avenir de nos étudiants. La différence doit être mise au centre et le handicap doit être une de ces différences. Mais le mot est maladroit, on ne devrait plus parler de différence car nous sommes tous différents. C'est en cela qu'il rend un service, il habitue les personnes à envisager l'autre autrement", explique Guillaume Mariani, directeur de l’ISEPP.
On l'a considéré comme une personne normale donc les conditions de travail qu'on lui offrent sont les mêmes qu'une personnes normale
Tinirau Sanford
Noël, lui, est standardiste. Il reçoit les appels et traite les demandes des administrés. L'homme est non-voyant, il fait donc appel à sa mémoire pour l'aider dans l'exercice de ses fonctions. Mais, pour être sûr de ne rien oublier, il a une autre astuce. "Je retiens la plupart des numéros comme je n'ai pas pour le moment de répertoire en braille. J'ai juste un enregistreur qui me permet de retenir tous les numéros et de prendre note des demandes des administrés", confie Noël qui occupe ce poste depuis 2009, aujourd'hui, il est un salarié épanoui.
"On l'a considéré comme une personne normale donc les conditions de travail qu'on lui offrent sont les mêmes qu'une personnes normale", explique Tinirau Sanford, chef de service de la communication de la mairie de Faa'a.