Émeutes en Nouvelle-Calédonie : La Nouvelle-Zélande et l'Australie vont faire évacuer leurs ressortissants bloqués, le Papeete Rugby Club aussi veut rentrer au fenua

Les gouvernements néo-zélandais et australien ont annoncé qu'ils allaient affréter dès mardi 21 mai, plusieurs vols pour évacuer leurs ressortissants bloqués en Nouvelle-Calédonie, en proie à des violences qui ont causé la fermeture de l'aéroport international de Nouméa. Plusieurs Polynésiens aimeraient aussi pouvoir rentrer.

"C'est de plus en plus compliqué" : parmi les Polynésiens bloqués en Nouvelle-Calédonie, les joueurs du Papeete Rugby Club, partis affronter l'Olympique Nouméa dans le cadre du Calédonie Rugby Tour et du jumelage entre Nouméa et Papeete. Sur les réseaux sociaux, le club en appelle aux "responsables de Polynésie française (...) pour rapatrier l’ensemble de ses ressortissants à la maison."

Où en est la situation ?

Si la situation "se calme" d'après le président Emmanuel Macron, des zones dans le Grand Nouméa et dans la capitale restent encore difficiles d’accès. Le club de rugby décrit une "sécurité sur place précaire." "Notre équipe réalise des tours de garde la nuit, l’approvisionnement en nourriture est de plus en plus rude" détaille la publication.

Officiellement, le conflit a déjà fait six morts, dont deux gendarmes. L'aéroport international de Tontouta a été fermé jusqu'au jeudi 23 mai, mais le club de rugby craint que sa réouverture soit compromise, en fonction de l'évolution de la situation. Le haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie a annoncé un renfort des forces de sécurité "complétées par près de 600 effectifs supplémentaires dans les heures à venir." Signe de la difficulté pour les forces de l'ordre à reprendre en main la situation sécuritaire, notamment dans le Grand Nouméa...

L'Australie et la Nouvelle-Zélande veulent mettre leurs habitants en sécurité

Neuf jours après le début des émeutes, l'AFP rapporte que l'Australie et la Nouvelle-Zélande, après de multiples demandes, ont affrété des vols via l'Armée de l'air pour faire évacuer leurs ressortissants.

"Les Néo-Zélandais en Nouvelle-Calédonie ont connu des jours délicats et les rapatrier est une priorité absolue du gouvernement" a écrit dans un communiqué le chef de la diplomatie Winston Peters. Il a précisé que ce premier vol d'évacuation depuis la fermeture de l'aéroport allait permettre de rapatrier "cinquante passagers" qui présentent les besoins les plus "urgents" vers Auckland. Une "série de vols proposés afin de commencer à rapatrier les Néo-Zélandais" devrait suivre.

D'après l'AFP, ces vols se font "en coopération avec la France et l'Australie. Nous travaillons à (organiser) d'autres vols dans les prochains jours", a indiqué le ministère, qui s'est félicité du "soutien" des autorités françaises à Paris et Nouméa.

Dans le même temps, l'Australie, qui avait jugé la situation calédonienne de "vraiment préoccupante", a annoncé avoir reçu l'autorisation de faire décoller "aujourd'hui" (mardi) deux vols pour évacuer ses quelque 300 ressortissants bloqués en Nouvelle-Calédonie.

L'aéroport international de La Tontouta, à Nouméa, reste pour l'heure fermé au moins jusqu'à jeudi aux vols commerciaux.

Des "personnels militaires" mobilisés

Les opérations de déblaiement des axes routiers se poursuivent, a prévenu Emmanuel Macron, soulignant que 21 grandes surfaces ont rouvert "et sont progressivement réapprovisionnées".

Lors du Conseil de défense lundi 20 mai (fuseau horaire de Paris), Emmanuel Macron a décidé de mobiliser "pour un temps" des personnels militaires afin de "protéger les bâtiments publics" et soulager ainsi les forces de sécurité intérieure. Mais aucune annonce pour l'heure d'évacuation potentielle de ressortissants d'autres territoires d'outre-mer bloqués à Nouméa.