ENVIRONNEMENT. Les ateliers Tiaki Moana sur la préservation des océans délocalisés à Moorea

Préserver les ressources marines et protéger l'environnement du dérèglement climatique, des problématiques auxquelles font face de nombreuses populations du Pacifique.
Comment préserver au mieux les ressources marines et protéger notre environnement du réchauffement climatique, de l’érosion, de la montée des eaux. Cela fait partie des problématiques abordées lors du séminaire Tiaki Moana depuis le début de cette semaine. Trois jours d’ateliers organisés par Blue Club Cradle Foundation. 35 pays du Pacifique participent à cet évènement. En tout 170 participants, dont des associations porteuses de savoirs ancestraux. Car ils savent vivre avec leur environnement et préserver leurs ressources.

Des scientifiques, des techniciens, et des associations porteuses de savoir ancestraux, partageants leurs connaissances dans plusieurs ateliers au Fare Natura de Moorea. Des solutions parfois très concrètes et naturelles, face aux divers problèmes que toutes les nations du Pacifique rencontrent, comme l’érosion et la disparition des plages. "Au lieu de toujours faire des enrochements, planter des arbres qui protègent et retiennent le sable aux abords des terrains" propose Gilbert Tutea, adjoint au maire de Huahine en charge de la protection des lagons.

En Nouvelle-Calédonie, une autre solution a été trouvée. "On a mis des pieux sur le littoral, afin de détruire les vagues destructives et les transformer en vagues constructives. Parce que les vagues destructives emportent le sable, elles le retirent. Et les vagues constructives ramènent le sable" explique Christian Ihily, représentant d'une association de sauvegarde de la biodiversité à Ouvea.

Les langues autochtones, gardiennes des savoirs ancestraux

La nature a bien fait les choses, l’homme a mis son grain de sable. À présent, il est beaucoup question d’observer la nature, de la laisser nous guider. Écouter les anciens serait plus rapide. Certains soulignent l’importance des langues autochtones, comme Philippe Gerbeaux, expert néo-zélandais en conservation des habitats et de l'écosystème dans le Pacifique.

" Dans les pays qui ont été colonisés, il y a eu une époque où, malheureusement, on a empêché les gens de parler leur langue. Ça a créé une déconnexion entre les générations. C’est-à-dire que tous ces messages traditionnels, ces savoirs traditionnels, on ne pouvait plus les partager que dans la langue du colonisateur" relate l'expert, avant d'ajouter " ce sont des langues riches les langues du Pacifique. Donc il faut absolument faire revivre ces langues pour que les anciens, qui ont ces savoirs traditionnels, puissent les passer aux générations futures". 

D’autres songent à mettre plus l’accent sur l’homme, comme unité de mesure. C'est ce que préconise le Dr Antony Vavia, expert en biologie marine aux îles Cook. " Nous devrions peut-être nous focaliser sur les personnes plutôt que sur l'espace. Pourquoi ne pas utiliser les gens comme unité de mesure. Peut-être que c'est comme cela que nous devrions mesurer la réussite, pour garantir notre sécurité, notre autonomie alimentaire et pour que les populations puissent continuer de prospérer, durablement."

Toutes les solutions proposées se basent sur les actions de la nature.  Car c’est là que l’homme vit et il en dépend. Un bilan de ces trois journées d’ateliers sera présenté le 8 Juin à Nice, lors de la conférence des Nations Unies.