L'ex-président américain Donald Trump, candidat républicain à l'élection américaine de novembre, a été évacué ce samedi 13 juillet, d'un meeting de campagne en Pennsylvanie. Du sang était visible sur son oreille après que des détonations ont été entendues, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Donald Trump "est en sécurité", a annoncé peu après un porte-parole du Secret Service, chargé de la sécurité des présidents et ex-présidents.
Il s'agissait du dernier meeting de Donald Trump, avant la convention républicaine où il doit être officiellement investi candidat du Parti républicain, face au président sortant démocrate Joe Biden, à l'élection de novembre.
Donald Trump, qui venait de commencer son discours, a aussitôt été mis au sol par les agents du Secret service. Au bout de quelques instants, il s'est relevé, entouré par les agents qui l'ont escorté de l'estrade jusqu'à sa voiture. Il a levé le poing en l'air, en signe de défi, sous les acclamations de ses partisans.
"On a vu beaucoup de gens se jeter à terre, l'air confus. J'ai entendu les coups de feu, ça sonnait comme quelque chose entre des pétards et un pistolet de petit calibre", a déclaré à l'AFP sur place un sympathisant, John Yeykal. Le président Biden a été informé de la situation, a annoncé la Maison Blanche.
Le tireur présumé et un spectateur tués
L'auteur présumé des tirs au meeting de Donald Trump et un spectateur ont été tués, selon des médias américains, dont le quotidien Washington Post et la chaîne ABC, citant le procureur du comté de Butler, Richard Goldinger. Deux autres spectateurs ont été grièvement blessés.
L'auteur présumé des tirs au meeting de Donald Trump se trouvait à l'extérieur de l'enceinte en plein air où se déroulait le rassemblement, a indiqué sur la chaîne CNN le procureur du comté de Butler en Pennsyvlanie (nord-est), Richard Goldinger.
"Je ne sais pas comment il est arrivé à l'endroit où il se trouvait, mais il était à l'extérieur", a déclaré le procureur, précisant ne pas disposer d'informations sur son identité.
Un publication postée sur la plateforme social X montre l'attaque :
Les conséquences de cet événement sur la campagne sont encore incalculables
Ces derniers jours, l'attention se focalisait sur les doutes quant à l'état physique et mental de Joe Biden, 81 ans, et sa capacité à affronter Donald Trump, 78 ans depuis leur débat du 27 juin, marqué par la performance calamiteuse du candidat démocrate. Une vingtaine de parlementaires l'appellent désormais à se retirer.
La vice-présidente Kamala Harris, envisagée comme une possible alternative, l'a de nouveau assuré samedi de sa loyauté et de sa confiance, lors d'un événement de campagne à Philadelphie, (nord-est), peu avant un meeting de Donald Trump dans ce même Etat clé de Pennsylvanie.
"Il s'agit de l'élection la plus existentielle, la plus lourde de conséquences et la plus importante de notre vie et nous avons toujours su qu'elle serait difficile", a-t-elle dit. "Mais si nous savons une chose de notre président, Joe Biden, c'est que c'est un battant", a relevé Mme Harris. "Donc nous allons continuer à nous battre, à nous mobiliser et en novembre nous allons gagner. Nous allons gagner", a-t-elle assuré.
L'intéressé a lui-même répété vendredi dans le Michigan (nord) qu'il restait dans la course. "Je suis candidat et nous allons gagner", a lancé un Joe Biden galvanisé à ses partisans à Detroit.
Il a également reçu samedi un soutien de poids, la figure de la gauche américaine Bernie Sanders.
"Assez! M. Biden n'est peut-être pas le candidat idéal, mais il sera le candidat et doit être le candidat. Et avec une campagne efficace qui parle aux familles travailleuses de leurs besoins, il va non seulement battre M. Trump, mais le battre largement", a déclaré le sénateur de 82 ans dans une tribune au New York Times, appelant les démocrates "à cesser les chamailleries et pinaillages".
Tous les sondages depuis le débat indiquent que sa prestation désastreuse, si elle fait flamber les inquiétudes des Américains sur sa capacité à gouverner encore longtemps, ne déplace pas beaucoup les lignes électorales. Mais beaucoup semblent donner un avantage relatif au républicain Donald Trump pour novembre. La tendance la plus inquiétante pour le démocrate Joe Biden reste son retard persistant dans certains Etats décisifs.
Messages de soutien
Le président américain Joe Biden s'est dit "soulagé" d'apprendre que Donald Trump est "sain et sauf et va bien" après les tirs samedi lors du meeting de l'ex-président et candidat républicain à la présidentielle de novembre.
"Il n'y a absolument pas de place pour la violence politique dans notre démocratie", a affirmé ce samedi l'ex-président démocrate Barack Obama. "Bien que nous ne sachions pas encore exactement ce qui s'est passé, nous devrions tous être soulagés que l'ancien président Trump n'ait pas été grièvement blessé, et mettre à profit ce moment pour renouveler notre engagement (à faire preuve) de civilité et de respect en politique", a-t-il écrit sur X.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a adressé ses "pensées et prières" à Donald Trump. "Mes pensées et prières vont au président @realDonaldTrump en ces heures sombres", a-t-il écrit sur le réseau social X, deux jours après avoir rencontré l'ex-président américain dans sa résidence de Mar-a-Lago en Floride.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer s'est dit "consterné" dans un message sur X dans la nuit de samedi à dimanche, avant d'adresser ses "meilleurs voeux" à l'ex-président blessé à l'oreille, et à sa famille. "La violence politique sous quelque forme que ce soit n'a pas sa place dans nos sociétés et mes pensées vont à toutes les victimes de cette attaque", a ajouté M Starmer.
Le propriétaire de Tesla et X (ex-Twitter) a également réagi à l'attaque de l'ancien président. "Je soutiens totalement le président Trump et lui souhaite un prompt rétablissement", a écrit Elon Musk sur sa plateforme. Le milliardaire américano-sud-africain a publié dans la foulée une photo du candidat républicain brandissant un poing, alors qu'il est évacué par les agents du Secret Service (chargé de la protection des hautes personnalités politiques), l'oreille droite en sang. "La dernière fois que les Etats-Unis ont eu un candidat aussi costaud, c'était Theodore Roosevelt", a ajouté M. Musk dans un autre message sur X.
Réagissant par ailleurs à un tweet du journaliste américain Michael Shellenberger parlant de "défaillance catastrophique du Secret Service", il a estimé qu'il s'agissait en effet d'une "défaillance majeure". S'il a régulièrement pris des positions proches de celles défendues par Donald Trump, le milliardaire a fait un pas supplémentaire ces derniers jours : l'agence spécialisée Bloomberg soulignant notamment qu'il avait décidé de participer au financement de groupes, aidant M. Trump à l'emporter dans plusieurs "swing states", ces Etats où l'élection du 5 novembre devrait se jouer.
Si le montant des dons n'a pas été communiqué, Bloomberg les estimait d'un "montant conséquent".
Le patron de X avait fait partie d'un groupe de milliardaires qui avait rencontré en mars l'ancien président américain dans sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride (sud), afin de discuter d'une possible aide au financement de sa campagne.