Exercice cyclone : les autorités anticipent déjà l'organisation des secours

Comme chaque année, l'exercice cyclone se tient au haut-commissariat.
Chaque année, les services concernés se réunissent pour un exercice cyclone destiné à simuler l'organisation des secours pendant et après le passage du phénomène.

En avril 1983, le cyclone Veena avait fait un mort, 200 blessés et ses rafales à plus de 270 km/heure avaient laissé 25 000 personnes sans abri. Aujourd’hui, personne n’a envie de revivre ça. Pourtant dans leur quartier, Naila et son mari craignent le pire en cas de cyclone : leur maison en tôles ne résistera pas, aucun doute là-dessus. "Déjà quand il pleut, c'est difficile, comme il y a de strous, mon tane a fait toput son possible pour camoufler les trous...il ne faut pas du tout qu'il y ait de cyclones !", constate Naïla habitante de Faa'a.Parmi ses voisins, certains se rappellent parfaitement du cyclone Veena, le plus violent de ces 40 dernières années. "J’habitais sur la ville sur la ville mais mes parents habitaient à Paea, ils ont tout perdu, tout, tout ce qui se trouvait dans la maison. Ils ont été relogés à l'école juste derrière chez eux", se souvient une dame.

Le genre de maison qui risque de s'effondrer quand le vent souffera trsè fort.


Pour éviter le pire, ce matin le PC de crise du haut-commissariat et son plan Orsec (organisation des secours) se sont activés : un exercice avec tous les acteurs de la sécurité civile de Polynésie. "C'est utile parce qu'il faut entraîner les équipes qui parfois changent au cours de l'été. Affronter la saison cyclonique, donc c'est en apprenant à travailler ensemble qu'on met en commun nos moyens, et ainsi on peut avoir une meilleure efficacité sur le terrain", explique le lieutenant-colonel Yves Thomas. "C’est ce qui nous permet en fait d'avoir des réflexes quand la situation va se produire, on saura ce que l'on a à faire, thème par thème et service par service", ajoute Cécile Macarez, directrice de la Protection civile.

Une bonne préparation en amont doit permettre de prendre les bonnes décisions lors du chaos cyclonique.

Car lorsque les Australes et les îles Sous-le-Vent sont sur la trajectoire du cyclone, la population est coupée du monde, les balises Iridium par satellite ne fonctionnent qu’à l’extérieur. "C’est forcément un peu avant ou un peu après que le cyclone. Parce qu'une communication avec un Iridium, il faut pouvoir être en vis-à-vis du satellite et donc être dehors. Et pendant le cyclone on ne peut pas être dehors", souligne Thierry Morel, responsable PC crise Onati. "On est quand même face à des événements qui peuvent être très puissants, avec des conséquences graves, c'est pour ça qu'on se prépare à tout pour pouvoir être plus efficace et plus rapide dans les réponses. Surtout dans ce contexte polynésien qui rajoute de la complexité", précise Emilia Avez, cheffe du commandement des opérations de secours.
Si Météo France n’a pas encore donné ses prévisions pour la saison chaude, la Polynésie se prépare.

Le reportage de Natacha Szilagyi :

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