Selon le bulletin de surveillance sanitaire, dans la dernière semaine d'août, 17 cas confirmés de coqueluche ont été rapportés. Tous résident à Tahiti. Au 4 septembre au matin, 7 cas ont été rapportés. Un cas diagnostiqué à Tahiti aurait pu être contaminé à Rikitea.
Sur les 85 cas investigués, 6 enfants ont nécessité une hospitalisation dont 4 nourrissons de 3 mois ou moins. De plus une personne diagnostiquée début septembre a été hospitalisée à la maternité du CHPF.
La stratégie des autorités sanitaires est de protéger absolument les nourrissons.
Les bébés reçoivent un vaccin en trois doses à 2, 4 et 10 mois.
Donc jusqu’à 10 mois ils sont vulnérables et la coqueluche est pour eux une maladie grave, c’est l’hospitalisation immédiate !
La Direction de la santé est en train de travailler sur la mise en place d’une campagne de vaccination ciblée et gratuite qui sera probablement lancée d’ici 10 jours.
Les femmes enceintes, les femmes qui viennent d’accoucher, les professionnels de la petite enfance et les professionnels de santé en contact avec les tout-petits seront vaccinés en priorité.
Pour le docteur Laurence Rochat Stettler, spécialiste des maladies infectieuses et tropicales à la Direction de la santé, la coqueluche peut être fatale pour les plus petits : "Le nourrisson n'est pas protégé...il n'a pas de protection contre cette maladie. Chez le bébé, elle peut, de par la réaction inflammatoire au niveau des voies aériennes, conduire à une occlusion de ses voies respiratoires qui sont toutes petites, avec des toux qui vont essayer de les désencombrer. Mes ces toux peuvent être longues et conduire à une asphyxie de l'enfant".
Recommandations
En Polynésie française, compte tenu de la situation épidémiologique (phase précoce de la circulation, couverture vaccinale chez les enfants, nombre de cas, faible taux d’hospitalisation), il est toujours recommandé de prescrire l’antibioprophylaxie :
- à tous les enfants du foyer non ou mal vaccinés (ayant reçu moins de 3 doses) ;
- à toutes les personnes du foyer non à jour de la vaccination ou n’ayant pas reçu de dose de vaccin contre la coqueluche dans les 5 dernières années ;
- aux sujets contacts occasionnels à risque de forme grave (nourrissons, personnes de plus de 80 ans, maladies chroniques, immunodéprimés) ;
- aux sujets contacts occasionnels en contact avec des personnes à risque de forme grave.
Concernant l'antibiothérapie, le docteur Laurence Rochat Stettler précise qu'elle "est recommandée surtout pour réduire le portage et la contagiosité mais a peu d'effets sur l'évolution de la maladie".
La stratégie sera revue et adaptée en fonction de l’évolution de la situation.