Face au décrochage scolaire, des solutions existent

Combien de jeunes quittent chaque année le cursus scolaire en Polynésie ?
Comment lutter contre le décrochage scolaire ? C'est justement le thème du séminaire sur la formation à l’encadrement qui se tient à la DGEE. En Polynésie, en 2016, on comptabilisait environ 4% de décrochage scolaire hors classes de terminale, soit à peu près 1000 élèves. Dans le public, des chefs établissement pà l'écoute de Frédérique Weixler, inspectrice générale de l’éducation, venue de Métropole. Ce mardi, la ministre de l'Education a aussi évoqué les raisons du décrochage sur notre antenne radio.

L'objectif de ce séminaire est de donner une vision globale du décrochage scolaire. Pour cela, des chiffres sont là pour nous éclairer.
Par exemple, une étude montre que le taux d’insertion professionnelle dépend du niveau de diplôme 
En 2019, ce taux était de 55% pour un élève qui a le brevet, contre 85% pour un étudiant avec un bac + 2.

"Tous ensemble, on s'accroche !"

En présentant cette vision globale du décrochage scolaire, l'idée est de mobiliser toutes les parties. Corps enseignant, personnel éducatif et assistants scolaires, mais aussi la famille de l’élève, afin que tous participent à amélioration du système éducatif.
C'est ce qu'explique Frédérique Weixler inspectrice générale de l’éducation, du sport et de la recherche : "On peut progresser pour avoir une vision du système, c'est-à-dire sentir qu'on contribue à un projet commun, apprendre de nos erreurs, repérer là où il faut faire évoluer les actions. Et puis on a vu qu'il y avait des idées qui pouvaient être parfois différentes. Par exemple, est-ce qu'il existe des parents démissionnaires ? On n'en a jamais rencontrés, mais des parents qui peuvent ne pas se sentir compétents, ou se sentir impuissants. Après c'est de créer cette relation avec les parents et les élèves pour être tous ensemble, parce que tous ensemble on s'accroche !"

Lors du séminaire à Pirae.

Parmi les participants au séminaire, des chefs d’établissement venus des 5 archipels. L’occasion pour eux d’échanger avec d'autres chefs établissement et de faire un point sur le système éducatif polynésien. "A chaque fois qu’on a une intervention d'un ou d'une inspectrice générale, on apprend beaucoup. On a des éclairages théoriques de la recherche, et on peut confronter ce qu'on vit sur le terrain à l'analyse", indique Philippe Roget, principal du collège de Huahine

Comment donner envie aux élèves de poursuivre leurs études ? Comment lutter contre décrochage scolaire ? Ou plutôt comment être un professeur accrocheur ? Autant de questions auxquels les chefs d’établissement pourront trouver des réponses pratiques, lors des ateliers de ce séminaire.

"Manque de persévérance"

Et ce mardi matin, Christelle Lehartel, ministre de l'Education, a expliqué les raisons de ce décrochage en Polynésie. "C'est le manque de persévérance. Quel que soit le sujet, dès qu'il y a un souci que l'enfant rencontre (problème d'ordre familial, de transport, de météo), il les met en avant", explique la ministre.

Pour autant, elle veut rester optimiste. "Aujourd’hui on ne va plus parler de décrochage scolaire... nous allons parler d’accrochage scolaire. Nous nous devons d’accrocher nos enfants à la persévérance scolaire avec tous les moyens que l’on peut mettre en place par exemple le transport gratuit que nous avons étendu aux étudiants. Nous avons aussi la chance [d'avoir] nos écoles bilingues, c’est quelque chose qui va évoluer, nous avons aussi les dispositifs des CJA  que l’on va renforcer, les CETAD etc."

Ecole obligatoire jusqu'à 18 ans ?

D'autres alternatives existent par ailleurs. "Nous avons aussi pu obtenir l’année dernière un poste d’inspecteur pédagogique du premier degré que l’on va appeler un inspecteur sur la persévérance qui va justement travailler en profondeur sur les causes et surtout trouver des solutions pour que nos enfants soient persévérants à l’école. Il faut que les enfants aillent tous les jours à l’école, en tout cas de 3 à 16 ans c'est l’obligation scolaire. Nous sommes en train de réfléchir pour développer cette obligation scolaire et peut être aller jusqu’à l’âge de 18 ans de manière à ce qu’un élève polynésien puisse sortir du système éducatif avec un minimum de diplôme", énumère la ministre.

Ecoutez-la :