Femme tuée à Maupiti : son mari violent soutient qu'il était possédé !

Alcoolisé au moment des faits, le mari avait porté des coups très violents à la tête de sa femme.
Ouverture ce matin du procès d'un homme de 45 ans, poursuivi pour avoir massacré son épouse de 42 ans. Elle a péri sous ses coups le 23 octobre 2020 à Maupiti, une affaire de jalousie sur fond d'alcool et de cannabis. La famille de la victime, présente à l'audience et bouleversée, espère que la justice fera son travail

"Si tu veux me tuer, tue-moi !" Ce sont les derniers mots prononcés par Mélissa Tauaroa. Ce 23 octobre 2020 à Maupiti, Angino Yee On est hors de contrôle. 1,41 gr d’alcool dans le sang et plusieurs sticks de cannabis aidant, l’accusé, de retour de Bora Bora, soupçonne sa compagne de communiquer avec son amant par téléphone. Après l’avoir menacée de la battre à mort, il lui assène des coups à la tête d’une extrême violence selon les témoins qui prennent la fuite.

Dans la salle d’audience ce matin, la famille de la victime se porte partie civile. Sa sœur et son fils de 18 ans, tous deux très émus, ont du mal à faire leur deuil. "Là ça fait 3 ans, et aujourd'hui on n'arrive pas à faire notre deuil. C'est difficile pour nous. On a perdu notre mère aussi à cause de ça et c'est encore plus dur", avoue Teremoana Tauaroa, soeur de la victime. "C'est un garçon qui a le sentiment d'avoir perdu ses deux parents parce que sa mère est tragiquement décédée, son père est incarcéré depuis lors. Il attend des explications, de comprendre on a pu en arriver là avec ce déchaînement de violence", ajoute Me Loris Peytavit, avocat du fils de la victime.

La soeur de la victime est inconsolable depuis le drame.

Face aux jurés, Angino Yee On ne semble pas regretter son geste, il affirme que les témoins des faits auraient dû l’arrêter et que Dieu est son seul juge…. et précise aussi avoir été habité par un tupapa'u. "Il a toujours du mal à s'expliquer sur ce qui s'est passé, parce qu'en fait il ne se rappelle pas de ce moment-là. Il dit qu'il a été possédé par un esprit, mais pour lui il n'était plus lui même à ce moment-là. Et c'est un trou noir", déclare Me Hina Lavoye, avocate de la défense.

Fort de 6 condamnations précédentes pour menace avec arme ou violences volontaires, l’homme de 45 ans est reconnu responsable de ses actes par les experts psychiatres qui seront entendus demain. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité

75 femmes ont déjà péri au niveau national, depuis le début de l'année, suite à des violences conjugales.