Presque tout a augmenté en Polynésie, depuis le 1er janvier 2022. Le prix des taxes, du gaz, de l'électricité, des produits alimentaires... C'est un constat unanime. Et les consommateurs en paient les conséquences.
Même les produits classés PPN -de première nécessité, comme le sucre ou le riz- sont plus chers. Et plus on s'éloigne de Tahiti, plus la hausse est frappante, constate Maeva, originaire de Takaroa. Là-bas, la viande coûte deux fois plus cher qu'à Tahiti.
L’institut de la statistique estime une augmentation de 4 points en un an, aussi bien sur les produits importés que sur les produits locaux.
Pourquoi une telle hausse ?
Cette flambée des prix s'explique, en premier lieu, par l'augmentation de la demande mondiale qui surpasse l'offre, malgré le variant Omicron. En conséquence, le prix des matières premières augmente -le blé connaît par exemple une hausse de 30%- et se répercute sur les produits alimentaires. Les aléas climatiques entrent également en jeu, les récoltes ayant été mauvaises cette année.
Deuxièmement, le coût du transport maritime en hausse, qui fait, lui aussi, augmenter les prix.
Comme si cela ne suffisait pas, l’application de la TVA sociale -une des causes de ce que Guy Loussan, porte-parole de la Fédération Générale du Commerce appelle "l'inflation structurelle"- va réduire considérablement le pouvoir d’achat des consommateurs.
Tout cette mécanique économique pourrait malheureusement aggraver la fracture sociale. Commerçants et économistes s'inquiètent.
"Tous les secteurs seront impactés, il faut trouver un amortisseur" avance Guy Loussan. Selon lui, il faudrait mettre en place une caisse de compensation pour proposer des prix décents sur le marché. Une autre solution consisterait à "chercher d'autres sources de revenus fiscales -peut-être sur les achats par internet ou le shopping à l'étranger" qui pourrait rapporter 4 milliards cfp au Pays, mais ce dernier "ne pense pas à puiser dans ces revenus" regrette-t-il.
Regardez le reportage de Kaline Liénard et Roan Poutoru :