Mardi, l’institut français en sciences et technologies marines (IFREMER) présent sur les trois océans, a exposé ses recherches en cours au secrétaire d’Etat chargé de la mer. En Polynésie, en plus d’accueillir deux sociétés privées pour développer le rori et l’huître de roche locale, il mène déjà des recherches sur "l’infiniment petit."
L’IFREMER gère ainsi ce que l'on appelle de l’aquaculture de restauration, pour tenter de réparer les dégâts causés par la surpêche. A peine visibles à l’œil nu, les larves deviendront de petits oursins d’ici un an. Avec le poisson-lapin (marava en tahitien), l’objectif est de ré-ensemencer le lagon avec ces deux espèces marines herbivores. Elles se nourriront des algues qui étouffent les coraux.
"Les oursins mangent les bactéries dans le sable. Ce sont des espèces bénéfiques dans le sens où elles ne risquent pas d'attaquer les autres espèces de déstabiliser l'équilibre écologique" explique Thomas Camus, ingénieur en aquaculture à l'institut.
L’océan représente un espace géostratégique pour les Etats, mais pas seulement. Il est aussi un poumon pour la planète entière. 50% de l’oxygène est issu du phytoplancton.
C'est pourquoi le secrétaire d'Etat chargé de la mer Hervé Berville a réaffirmé hier la position de l'Etat quant à l'exploitation des fonds marins, n’en déplaise à certains voisins du Pacifique, tels que les Îles Cook. "La connaissance est encore trop lacunaire et causerait des dégâts potentiellement irréversibles sur les écosystèmes marins et sur la ressource en poisson ici et plus généralement dans le Pacifique. Par contre nous devons absolument accélérer la recherche" précise-t-il.
Par ailleur, à l'occasion de la clôture du premier sommet international dédié aux glaciers et aux pôles, le One Planet – Polar Summit prévu à Paris, du 8 au 10 novembre 2023, le président de la
République a annoncé la construction d'un navire océanographique français consacré à la recherche
qui sera basé dans le Pacifique sud tantôt à Nouméa et l'Australie. Annoncé pour 2027, il sera baptisé "Michel Rocard" en hommage au premier ambassadeur des pôles nord et sud.