Gaston Flosse cash sur Bruno Sandras: "Il a usurpé son pouvoir de président"

L'intervention de Gaston Flosse ce samedi soir, prévue dans les journaux télévisés de Polynésie La Première, n'en aura que plus de sel, diront ses partisans. Le parti au Fei -censé trouvé un nouvel élan à défaut de chef incontestable- a viré au pea pea entre les deux hommes forts du Amuitahiraa o te nunaa.

Ce samedi, il était attendu. Il n'est pas venu

Gaston Flosse, qui avait déposé sa candidature à sa propre succession à la tête du Amuitahiraa o te nunaa, ne s'est finalement pas présenté. Ni à la salle Maco Nena où se déroulait le scrutin. Ni dans les urnes. Un congrès extraordinaire était pourtant convoqué après la démission du leader autonomiste le 9 juillet dernier.

Seuls les 1 100 adhérents à jour de leur cotisation étaient appelés au vote. Finalement, le seul candidat à l'élection du président du parti a été Bruno Sandras, le premier président délégué.

Une élection aux allures de fiasco

Pour beaucoup d'observateurs, c'est le coeur du problème. D’après certains chefs de section, des irrégularités ont eu lieu dans l’organisation de ce congrès extraordinaire. Pour faire simple, B.Sandras, a refusé que seules les personnes à jour de leur leur cotisation puissent voter. L'ancien tavana de Papara avançant les statuts du parti pour justifier ce nouveau mode de scrutin.

Là aussi, les partisans grince des dents. Des nouveaux statuts "mis en place, d’après eux, en catimini".Seuls 1 100 adhérents ont pu voter ce matin. Au grand dam des organisateurs. 200 personnes avaient fait le déplacement. 80 partisans des Raromatai (essentiellement originaires de Tahaa) ont fait demi-tour dans le bus qui les amenait à la salle Maco Nena. A Moorea, une centaine de militants qui attendaient leur ferry n'ont même pas embarqué. Ambiance, ambiance.

A 15 heures, les résultats sont donc tombés, sans suspens, mais dans une atmosphère de guerre des chefs inouïe. 481 voix pour Bruno Sandras. Un peu avant, Pascal  Haïti et son bureau avaient organisé une conférence de presse pour expliquer le revirement de situation de la matinée. Une candidature à la dernière minute de Gaston Flosse, la veille du scrutin. Et finalement le retrait de sa candidature à l’ouverture du bureau de vote. Une procédure en justice pour faire annuler cette élection est même dans les tuyeaux. Le tout, orchestré par le vieux lion.

Verbatim

Bruno Sandras

"Aujourd'hui c'est un nouveau chapitre que je vous invite à écrire . Et je vous invite à adresser à un message notre président Gaston Flosse. Je ne suis pas dans une logique d'affrontement, on a plus envie de genre de pea pea là (...) [il aurait pu se dire que] finalement, je suis fier deux. Cela aurait pu se passer aujourd'hui. Ce n'est pas grave, ça se passera demain"

Gaston Flosse

"Je préparais déjà une plainte pour toutes ces malfaçons (...) pour [révéler] toutes les magouilles que le président provisoire (NDLR B. Sandras) a faites. Par exemple, il dit que je suis malade. J'ai juste mal au genoux ! (..) Il a également usurpé son pouvoir de président, faute très lourde car il n'a pas respecté l'article 28 de nos statuts qui prévoyait d'organiser un congrès tous les 3 ans, ou le Conseil politique n'est plus dans les mains de B. Sandras"