Gaston Flosse : "je ne pense pas que Moetai Brotherson puisse aller jusqu'à la fin de son mandat"

Le vieux lion. (2 avril 2024)
Le président du Âmuitahiraa o te Nunaa Maohi, Gaston Flosse, a annoncé mardi 2 avril que son parti ne votera pas de motion de défiance contre le gouvernement Brotherson, même s'il estime que l'actuel président du pays ne terminera pas son mandat. En revanche, il a aussi déclaré que les discussions pour la formation d'un plateforme autonomiste étaient "en panne".

Gaston Flosse estime que le président de la Polynésie française, Moetai Brotherson, n'ira pas au bout de son mandat de 5 ans. En effet, des rumeurs d'une motion de défiance se font de plus en plus persistantes. Mais le président du Âmuitahiraa l'affirme. Son parti ne votera pas cette motion de défiance. "Je ne pense pas que Moetai Brotherson puisse aller jusqu'à la fin de son mandat. Mais ceci étant, je voudrais dire au nom du Âmuitahiraa si, j'entends dire que il y aura peut-être une motion de défiance, le Âmuitahiraa ne votera pas cette motion de défiance. Nous respectons le choix de la population".

Les discussions entre les autonomistes sont "en panne"

Qui sera à l'origine de cette motion de défiance ? La question peut donc être posée. Pas les autonomistes, puisque selon Gaston Flosse, les discussions pour la formation d'une plateforme sont "en panne".

Pour le président du Âmuitahiraa, les chefs des partis autonomistes n'arrivent à se mettre d'accord pour désigner un leader pour cette nouvelle structure. "Le problème, c'est que nous avions décidé avec le président Fritch, que les présidents des partis politiques en place actuellement, c'est-à-dire Edouard Fritch, Gaston Flosse, Nicole Sanquer et Teva Rohfritsch ne puissent pas prétendre au poste de président de la plateforme" a déclaré Gaston Flosse."Mais Madame Sanquer veut être la présidente. Pour des intérêts personnels, on fiche en l'air, on casse tout et nous sommes en panne".

 "C'est une folie. Qu'est-ce qu'on veut ? La fin d'Air Tahiti Nui ?" 

Moetai Brotherson revient d'un voyage de deux semaines à Singapour, où il s'est rendu en quête d'investisseurs. Il a notamment rencontré la direction de Singapore Airlines le 28 mars avec qui il a "établi des contacts et exploré des pistes de collaboration dans le transport aérien" rapporte un communiqué de la présidence. De son côté la société s'est dit "tout à fait favorable à collaborer avec Tahiti, comme c’est déjà le cas avec Aircalin". 

Une rencontre à laquelle Gaston Flosse a été attentif... Mais pour lui, cette desserte n'est pas envisageable.

"C'est une folie. Qu'est-ce qu'on veut ? La fin d'Air Tahiti Nui ? Vous avez déjà la concurrence d'Air France et de deux grosses compagnies américaines : United Airlines et Delta ; Et maintenant, ça va être Singapour ? Il y a 800 familles qui vivent de cette compagnie aérienne, Air Tahiti Nui. Mais c'est la fin de Air Tahiti Nui. Comment voulez-vous que nous, un petit pays comme le nôtre, rivalisions avec Air France ou Singapour ? C'est la fin de cette compagnie aérienne !

Gaston Flosse

Président du Âmuitahiraa o te Nunaa Maohi

La compagnie, qui a très mal vécu le covid, puis subi une grève majeure, aurait perdu 3,2 milliards xpf en 2023 selon nos confrères de Radio 1. Moins que les 4,8 milliards xpf attendus mais quand même... ATN attend la nomination d'un nouveau directeur d'ici quelques semaines, comme l'a confirmé Moetai Brotherson à Tahiti Infos.

Le vieux Lion admet en revanche que l'Asie est un bon choix pour trouver des investisseurs, et plus précisément, la Chine. "Ils l'ont déjà prouvé : la société aérienne Hainan Airlines il y a un an, voulait acheter quatre hôtels… Elle en a acheté deux et ça a fonctionné. Ils voulaient même louer le golf d'Atimaono, pour le remettre aux normes et ça ne s'est pas fait, à leur insu." Mais selon lui, Moetai Brotherson s'y prend mal. "À propos du voyage à Singapour, on attend que le Président nous en parle ! Je crois qu’un voyage qui n'a pas été préparé, comme celui-là, ne peut pas profiter au Pays" tacle-t-il. 

Gaston Flosse est interrogé par Suliane Favennec :