Gaz : la concurrence met la pression

Gaz : la concurrence met la pression
La concurrence s’installe aussi dans le gaz. Mana Gaz et ses bouteilles rouges arrivent sur le marché, bien décidé à concurrencer Gaz de Tahiti. Mais pour le moment, seulement sur Tahiti. Il attaque l’opérateur historique sur les prix, mais aussi sur son packaging, en proposant des bonbonnes moins lourdes et plus pratiques.

Il arrive sur le marché très réglementé du gaz où les prix sont encadrés - 248 Fcfp maximum le kilo de butane : Mana Gaz, dernier né de la famille Moux. 30 ans après avoir vendu ses parts de Polygaz, Albert Moux donne à cette nouvelle filiale du groupe un goût de revanche, présentée lors d’un show millimétré aux pieds des cuves de Hitia’a, ce vendredi 18 octobre.

Difficile de savoir combien d’emplois directs ont été créés : « 6 emplois » selon Albert Moux, « une vingtaine », selon Patrick Moux. Quoi qu’il en soit, 40 000 bouteilles rouges ont déjà été réceptionnées « et 60 000 arrivent » prévient Patrick Moux. En moyenne, le prix du kilo de butane y est proposé presque 17% moins cher que l’opérateur historique.

Mana Gaz propose également une livraison gratuite, une consigne et un détendeur moins chers. La bouteille de 12 kg, la plus répandue dans les foyers, coûte ainsi 5 000 Fcfp avec consigne, contre 6 224 Fcfp chez Gaz de Tahiti. La livraison et les cuves seront gratuites pour les professionnels, à partir de début 2025.

"On a apporté une révolution dans les bouteilles, dans le système de fonctionnement et surtout des prix plus bas et encore plus bas pour les professionnels qui ont malheureusement payé leur gaz un peu trop cher par rapport à ce que ça vaut réellement". 

Patrick Moux - directeur général de Mana Gaz

De son côté, Gaz de Tahiti, implanté depuis 1964, émet simplement des doutes sur la solidité de ces bouteilles composite, « incompatibles avec du transport interinsulaire, » selon Georges Siu, le Pdg de Gaz de Tahiti. Il pointe également l’absence de filière de traitement pour cette matière. L’entreprise a elle-même une cinquantaine de bouteilles composites « mama » stockées et en attente d’une seconde vie, alors que les bouteilles en acier partent en Nouvelle-Zélande pour y être broyées et recyclées.

Pour l’heure, l’opérateur historique fait valoir son expérience dans le secteur et minimise l’effet prix.

"Je resterai très attentif en tout cas sur cet aspect des choses. Nous à Gaz de Tahiti, nous avons une chaîne de valeur composée de personnes qui sont attitrées dans la mise en œuvre d'une bouteille de gaz et qui arrive chez l'usager en toute sécurité."

Georges Siu – Pdg Gaz de tahiti

Pour le moment, Mana Gaz ne sera distribué que sur Tahiti, sauf dans les stations Mobil qui appartiennent au même groupe que Gaz de Tahiti.