Comme une impression de déjà vu avec cette grève, à quelques semaines des fêtes de fin d’année. Les victimes directes sont encore les îles…28 vols annulés ce samedi et 500 passagers bloqués…
Dont le rapatriement dépend désormais des maires. "Nous avons essayé de mettre en place une navette qui fait Rangiroa-Mataiva et Rangiroa, pour ramener les personnes sur Rangiroa et pouvoir prendre un avion et rentrer à Tahiti... Ce qu’il faut savoir, c’est que nous sommes obligés de demander un complément de paiement, parce qu’il y a le carburant qui doit venir au travers de cette navette. Donc les clients seront obligés de payer le supplément en carburant, pour que la navette puisse se mettre en place", explique Edgar Tetua maire Mataiva.
Aux Marquises, aucun avion n’a pu atterrir sur l’archipel depuis vendredi. La maire de Hiva-Oa, Joëlle Frébault, est pour le moment bloquée à Tahiti, et il lui est impossible de rentrer sur son île.
À Tubuai, la situation est moins grave que prévu. Les pompiers aéroportuaires de l’île ont accepté de se mettre au travail afin de soutenir l’économie locale en cette période de floraison des litchis, explique Fernand Tahiata, maire de Tubuai.
Annulations
A l’aéroport de Faa’a ce matin, il y avait comme un air de désert. Chaque jour à 11h30, Air Tahiti fait le point sur les négociations et décide avec l’Aviation civile d’annuler ou non les vols domestiques.
Pour demain dimanche, les 54 vols sont annulés. "Nous recommandons aux passagers d’aller regarder notre site internet, sur la rubrique horaires actualisés et/ou gérer ma réservation. J’ai une information importante, pour tous les passagers qui voient leur vol impacté. En général, ils reçoivent un sms, où ils voient qu’ils ont été reprogrammés sur les vols compris entre 1001 et 1099. Il s’agit de vols fictifs. Ces vols n’opèrent pas. C’est juste pour garder les dossiers de réservation, quand la grève sera levée, on aura plus de facilité à reprendre leur dossier et à les mettre sur les nouveaux vols", précise Vairani Tetaria, directrice marketing et commerciale d’Air Tahiti.
Evasans assurées
Entre le président du Pays et la FRAAP, à l'origine de la grève, c’est un dialogue de sourds. Les négociations d’hier ont duré moins de cinq minutes. Conséquence, le mouvement social se durcit. "Les produits qui ne pourront pas être sortis de l’aérogare du fret. Et je crois qu’il y a des bateaux, des cargos, des paquebots la semaine prochaine aussi, ça va impacter. Quand Moetai [Brotherson] annonce qu’il va requisitionner le haut-commissaire pour faire peur aux pompiers, les pompiers eux, ils vont suivre ce qu’on fait. Quand on a mis en place notre statut des pompiers d’aérodrome en 2016, [il] y a eu un protocole d’accord du service minimum. Le haut-commissaire vient de lui répondre on ne peut pas. On ne peut pas, parce qu’on assure, tous les evasans sont assurés", détaille Gérard Barff représentant de la FRAAP à la Direction de l'aviation civile.
Menace américaine ?
"Je tiens tout de même à attirer l’attention de nos amis pompiers d’aéroport, sur le… la grande … comment dire… le grand énervement que cette grève provoque, notamment chez nos touristes américains...j'ai été sollicité par les autorités américaines, pour nous prévenir d’éventuelles sanctions de la part du gouvernement américain à l’encontre de nos pompiers d’aéroport. Du moins de ceux qui sont en grève. Qui seraient peut-être, potentiellement interdits de passage aux Etats-Unis. Donc voilà, je pose ça là. Ça, c’est pas une action du gouvernement, nous n’avons rien à avoir là dedans. J’ai été averti là dessus, donc je passe le message", rétorque Moetai Brotherson.
Les négociations entre le Pays et la Fraap devraient reprendre lundi.
En sachant que le rapatriement d’un millier d’élèves dans les îles doit débuter mardi. Et en espérant que le scénario d’août ne se répète pas, au cours duquel l’aéroport a été paralysé pendant 28 jours.