INTERVIEW. " On tient à auditionner toutes les personnes qui ont quelque chose à dire", Didier Le Gac, député du Finistère en mission dans le cadre de la commission d'enquête sur les conséquences des essais nucléaires

Les 4 députés de la commission sont arrivés ce matin au fenua
Didier Le Gac, député du Finistère, Mereana Reid Arbelot, député de Polynésie française et d'autres membres de la commission d'enquête sur les conséquences des essais nucléaires sont arrivés au fenua. Après avoir auditionné plus de 60 personnes dans l'Hexagone, ils vont passer une semaine au fenua pour échanger avec les acteurs locaux. A leur arrivée, nos équipes ont pu leur poser quelques questions.

Didier Le Gac, député du Finistère en Bretagne est le président de la commission d'enquête parlementaire sur les conséquences des essais nucléaires en Polynésie française. Il est arrivé ce matin en compagnie de 3 autres députés pour travailler une semaine au fenua.

Qu'espérez-vous pour votre visite en Polynésie ?

Didier Le Gac : Les travaux pour la commission d'enquête se poursuivent. Nous avons débuté il y a 2 mois. Nous avons déjà auditionné 60 personnes dans l'Hexagone. Aujourd'hui, nous venons une semaine pour continuer notre travail d'échange, d'investigation avec les acteurs locaux. C'était inconcevable que nous ne puissions pas venir ici en Polynésie française.

Quel est le profil des personnes auditionnées ?

DLG : C'est très varié. On tient à auditionner toutes les personnes qui le souhaitent, qui ont quelque chose à dire. Il y a même des scientifiques. Ce n'est pas un tribunal. Mon objectif est d'essayer de comprendre.

Est-ce que cette commission pourrait améliorer le système d'indemnisation des victimes en Polynésie française ?

DLG : C'est trop tôt pour le savoir. On voit bien qu'il y a des pistes qui se dégagent mais tant que notre travail n'est pas terminé, je ne peux pas répondre à cette question. Dès le mois de juin, nous aurons un rapport finalisé.

Mereana Reid Arbelot est députée de la 3ème circonscription de la Polynésie française. Elle fait partie de l'équipe de la commission d'enquête sur les conséquences des essais nucléaires en déplacement au fenua.

Quels sont les objectifs de cette visite ?

Mereana Reid Arbelot : Nous allons recueillir des témoignages de victimes des essais nucléaires. Nous n'avons pas de profil type. Nous souhaitons recueillir les souvenirs quels qu'ils soient pour prendre la température de la société polynésienne aujourd'hui.

Quel type d'éléments souhaitez-vous recueillir ?

MRA : Nous n'avons pas d'attentes spécifiques. Nous sommes là pour prendre le pouls. Des gens de toutes les générations nous ont contactés pour être auditionnés. Il y a des vétérans, c'est important car ils ont vécu réellement les essais nucléaires. Il y a aussi des jeunes, des gens qui n'ont pas vécu à cette époque-là. Ce qui nous intéresse, c'est de savoir ce qu'ils en retiennent, comment ils en parlent en famille.

Est-ce que tu as une idée des objectifs de cette commission ?

MRA : En général, une commission d'enquête aboutit toujours sur des préconisations, quelques fois sur un texte de loi. Est-ce que ce texte sera une amélioration de la loi Morin pour une meilleure indemnisation des victimes ou est-ce que ce sera une refonte totale de cette loi en y intégrant un aspect mémoriel et environnemental, je ne sais pas. Nous sommes en période de recueil d'information, nous passerons après à la rédaction du rapport.