Nahema Temarii a de nouveau présenté ses excuses suite à l'incident de la barge vendredi dernier, en saluant l'initiative du président d'aller à la rencontre des habitants de Teahupoo. Mais en attendant, la question qui est sur toutes les lèvres est celle de la pérennité de l'événement à Tahiti...
On change les méthodes mais on garde la tour
Pour le moment, les épreuves de surf sont maintenues en Polynésie avec le projet de tour allégée mais avec des méthodes plus adaptées. "La solution en elle-même ne change pas. Par contre, on creuse beaucoup plus dans les process et la méthodologie utilisés. Clairement, cette barge n'aurait jamais dû être là. Mais il n'est pas question pour nous de nous dédouaner, on va assumer" affirme-t-elle.
Depuis le jour de l'incident, les membres du gouvernement se sont réunis plusieurs fois dans l'urgence. Les dernières discussions datent d'aujourd'hui. Désormais, la ministre compte bien s'imposer à toutes les réunions concernant les JO. "Cet après-midi, j'étais avec l'ensemble des techniciens pour préparer une réunion technique qui se tiendra demain [mardi, NDLR], en présence de notre président, à la présidence. L'idée c'est que, lorsqu'on travaille la théorie, on ait la garantie que sur le terrain, cela suive. (...) On va se concentrer sur les solutions techniques mais il n'est plus question de faire sans les personnes expérimentées sur le site" pointe la ministre.
Trop cher pour annuler
Le Pays n'envisage plus, semble-t-il, de révoquer les Jeux, même s'il y a pensé. En plongeant le nez dans le dossier et après quatre mois de travail, le cabinet de Nahema a pû dresser le bilan financier de tous les investissements et des pertes monumentales en cas d'annulation. "Au sortir de ces 4 mois, le coût total de ces jeux olympiques s'élève à 4 milliards 800 millions cfp tous aménagements confondus. Pour révoquer de tels jeux il faudrait rajouter à ce coût, un surplus de 10 pourcent à minima...mais il y a plein d'autres paramètres que nous ne maîtrisons pas" regrette-t-elle.
Et de confirmer : "la position du gouvernement à cet instant est de continuer à mener les engagements qui ont été pris bien avant notre nomination. Et je me pose la question : ils auraient fait comment mes prédécesseurs pour gérer ce dossier ?"
Tony Estanguet va venir
Ces déclarations confirment ainsi la position de Paris 2024, qui a réaffirmé la tenue des Jeux à Tahiti, au micro de nos confrères de Franceinfo.
De son côté, Tony Estanguet, le président du comité d'organisation olympique des Jeux devait arriver lundi soir mais son voyage a été reporté à une date ultérieure, non pas à cause de cette polémique, assure Naheme mais "surtout parce-qu'on traite les budgets cette semaine. On a la commission Budget et Finances. La semaine prochaine on aura la session plénière pour entériner et voter le budget primitif de 2024. Donc clairement, cela ne laisse pas le temps au gouvernement de pouvoir accueillir Tony dans de bonnes conditions. Il n'est pas question pour nous de ne pas le recevoir, suite à ce qui se passe sur Teahupoo. Je suis convaincue qu'il suit de très près ce dossier. Mais au jour d'aujourd'hui, la priorité n'est pas là. On l'accueillera avec grand plaisir. On a les budgets 2024 à sécuriser et dans ces budgets, il n'y a pas que les jeux olympiques : il y a tout le reste".