Raymond Amaru, en situation de handicap, affiche son plus beau sourire... Aujourd'hui, il va peut-être décrocher un emploi, et ainsi, s'offrir une vie meilleure. Avec ses cheveux grisonnants, il est tout de même prêt à débuter en tant que stagiaire, "faire mes preuves et me lancer s'il y a possibilité au bout d'avoir un poste. Tous ceux qui sont ici n'attendent que ça. Qui dit être embauché dit pouvoir améliorer sa vie quotidienne" livre-t-il.
Il l'espère de tout son cœur, même si l'objectif est encore loin d'être atteint à l'issue de son entretien avec Manava Teriitetoofa. "Je réceptionne les CV pour mettre à jour notre base de données. Et puis après, si on a des propositions d'offres d'emploi ou des propositions de stage, on les met en relation avec les offres. C'est l'employeur qui se rapprochera de notre usager" explique la conseillère en évolution professionnelle à la cellule insertion travailleur handicapé au sein du service de l'emploi.
Favoriser l'insertion
Comme près de deux cents autres semblables, Raymond participe au job dating organisé à la présidence du Pays et exclusivement destiné aux personnes en situation de handicap. "C'est une volonté forte de notre Gouvernement, déjà par la nomination de la déléguée interministérielle Nathalie Salmon Hudry de mettre en avant les personnes à handicap particulier. Ce job dating est un succès aujourd'hui. C'est un signe fort" se réjouit Chantal Galenon, vice-présidente et ministre des Solidarités.
Une douzaine d’employeurs se prêtent au jeu et découvrent des personnalités surprenantes qui pourraient tout à fait convenir à des postes dans l'administration. "On ne fait pas d'accueil de public donc c'est surtout au niveau relationnel avec le personnel. Il faut qu'ils saisissent des données et qu'ils soient à l'aise en informatique, en administratif et qu'ils sachent répondre aux questions. (...) Cela nous permet de voir d'autres candidatures. On n'en reçoit pas beaucoup venant de personnes handicapées. (...) On va reprendre les CV qu'on a sélectionnés et on va les soumettre aux responsables de services. On va recontacter les personnes pour un autre entretien" affirme Isabelle Boudreault, responsable Ressources Humaines chez Engie Services Polynésie.
Si cette journée est peut-être l'amorce d'un dénouement heureux pour Raymond, Gwenlin et bien d'autres, elle est aussi le signe que l'emploi préoccupe de plus en plus dans toutes les couches de la société.