Des idées, de la patience, et l’envie de mettre à l’honneur sa culture, le métier d’artisan traditionnel est un métier de passionné. Nos kid reporters en classe de CE2 à l’école Punavai à Punaauia ont profité de l’exposition Tahiti i te rima’i à l’Assemblée pour rencontrer les exposants et en apprendre plus sur leur savoir-faire.
L’artisan traditionnel est celui qui utilise des matières premières locales, comme la nacre, les perles, les coquillages ou encore le bois, la pierre, les végétaux… et nombreux autres matériaux de notre fenua. On estime aujourd’hui à 15.000, le nombre d’artisans traditionnels polynésiens. Et près de 10.000 exercent cette activité de manière régulière. Présents dans les 5 archipels, ces métiers sont souvent à la frontière de l’artisanat et de l’art. Les artisans allient tradition et innovation, héritage et inspiration, technique et imagination, et créent tour à tour des objets utilitaires, décoratifs ou artistiques.
Ainsi, nos kid reporters ont rencontré Raphaël Taaiapu, sculpteur marquisien. Son talent se transmet de père en fils. Lui-même a appris de son père, et il a transmis sa passion pour le bois à ses deux garçons.
Vaiata Pillet travaille la nacre. Boucles d’oreilles, colliers, pinces à cheveux, perles gravées, mais aussi créations spéciales pour de grands événements, les trésors de Vai portent bien leur nom, ce sont des trésors de l’eau… puisque à la base la nacre utilisée vient de la coquille des huîtres perlières. Vaiata a appris le métier de nacrier grâce à son oncle. Mais elle conseille aux jeunes de suivre les études du Centre des Métiers d’Art de Polynésie. Situé en plein centre-ville de Papeete, le CMA offre des formations diplômantes en sculpture et gravure, du CAP au Bac Pro, et même, depuis peu la licence !
Quant à Toreta Caroll, elle coud, mais aussi confectionne avec des coquillages des boucles d’oreilles, des bracelets ou des sautoirs agrémentés de perles ou de nacre. Elle récupère les coquillages sur la plage ou les fait venir par bateau des Tuamotu grâce à des mamies qui s’occupent de les ramasser et les sécher.
Saviez-vous que les coquillages font partie de la famille des mollusques. On estime à plus de 100.000, le nombre d’espèces dans le Monde, dont environ 4000 en Polynésie. Ils n’ont pas de squelette. Leur corps mou est protégé par une coquille, c’est pour ça qu’on parle d’exosquelette. Certaines espèces peuvent vivre plus d’un siècle. Pakokota, pupu patiki, pu pu niau… sont des noms paumotu. Mais d’un archipel à l’autre, et parfois d’une île à l’autre, les noms des coquillages peuvent varier.
Enfin, nos kid reporters apprennent à tresser des végétaux aux côtés de Ruaragi. Chapeaux, paniers, peue, mais aussi objets multiples et variés, l’art du tressage offre une multitude de possibilités. Ruarani excelle dans l’art du tressage, il suffit de regarder son collier et son chapeau… Cocotier, pandanus, ou encore niau, purau, rafia, bambou… les matières utilisées sont nombreuses et rien n’est laissé de côté, que ce soient les tiges, les nervures, les feuilles, les écorces ou encore les lianes. A l’heure où nous diffusons ce reportage, Ruaragi est partie dans les étoiles. Nous souhaitons lui rendre aujourd’hui particulièrement hommage. Ruaragi aimait créer, mais aussi transmettre.