Il y a de l'électricité dans l'air sur l'île sœur. La presse n'est pas la bienvenue sur le piquet de grève de Te Ito Rau no Moorea-Maiao.
Davantage de moyens
17 grévistes sur 28 employés trônent devant l'entité qui gère l'électricité de l'île. Menés par le syndicat CSIP, ils mettent en avant dix points de revendications. "On n'a pas demandé d'augmentation de salaire ou quoi que ce soit. Nous demandons d'abord, d'un, des moyens pour assurer et éviter le blackout qu'il y a eu et qui a duré 21 heures, dû à la non-maintenance des groupes, le manque d'entretien des réseaux... Aujourd'hui, ils paient leur mauvaise gestion. Et deuxièmement, il y a des accords qui ont été signés et nous, nous demandons juste le respect" Cyril Legayic, premier secrétaire général de la CSIP.
Cette grève a de quoi donner des frissons à la population, surtout après la dernière panne d'électricité. "Il y a de la nourriture dans les réfrigérateurs, de la congélation... Pour l'éclairage ça va, on a ce qu'il faut mais c'est inquiétant quand même" confie un sexagénaire. "Ils n'ont même pas encore fini de réparer les moteurs, et maintenant il y a la grève... On n'a rien compris, au lieu de régler ce problème-là (...). On ne sait pas où on va" estime un autre résident.
Un parcours semé d'embûches
Depuis le début de sa gérance en 2023, les obstacles ont été nombreux pour l'EPIC. Avec le dernier en date, le blackout de janvier, qui est dans toutes les mémoires. "Tout ce qu'ils ont demandé, on a commencé déjà à améliorer au niveau de l'EPIC : des véhicules, du matériel. Mais je pense qu'ils demandent plus pour eux-mêmes" lance Evans Haumani, maire de Moorea.
François Pierson est le troisième directeur à subir de plein fouet les foudres des employés grévistes qui souhaiteraient sa démission. "La démission est liée à la décision du conseil d'administration donc c'est lui qui décide" déclare Francois Pierson, directeur général de l'Epic Te Ito Rau no Moorea Maiao.
Une nouvelle rencontre entre les protagonistes est prévue demain. Pour l'heure un service minimum est assuré par les employés, pour que Moorea ne se retrouve pas une nouvelle fois plongée dans le noir.