Sur la plage La Fayette à Arue, toute activité nautique est interdite depuis l'attaque d'une kite surfeuse par un requin hier, mais les baigneurs et les hobi cat sont toujours là. Les surfeurs continuent eux aussi d'aller dans la zone. "Je vais continuer, ça ne changera rien, c'est leur territoire", dit un jeune homme. "Je n'aime pas aller au fond, pour ma sécurité je reste au bord", avance une jeune femme.
A Hiti Mahana aujourd'hui, haut lieu du kite local, pas de pratiquants de la discipline.
A La Fayette, l'attaque d'hier est une première et s'est produite dans une zone dont raffolent les thons selon les pêcheurs. cela fait déjà quelques années que les requins sont des centaines à se donner rendez-vous dans la baie de Matavai. "Y'a plein de requins, plus qu'avant. Quelque part, ça veut qu'il y a des gens qui vont leur donner à manger", se demande un pêcheur. "Des fois, des pêcheurs pêchent au gros en profondeur. Quand les thons mordent, les gros requins mordent les thons. Dans ce coin, il y a de gros requins", affirme Jean-Claude Teoatea Président association de pêcheurs "Toa Hiro".
Mais selon les spécialistes, on ne peut ni parler d'attaque, ni accuser les clubs de plongée qui ne font plus de shark feeding (nourrissage de requins) depuis 6 ans. "Il ne faut absolument pas tomber dans une psychose. On a énormément de chance au contraire en Polynésie, d'être un sanctuaire de requins avec une population qui se porte extrêment bien par rapport à d'autres endroits du monde", remarque Clémentine Séguigne, doctorante au Criobe de Moorea.
La baignade est interdite dans la commune d'Arue jusqu'à nouvel ordre. "Pas mal de personnes nous ont signalé la présence de plusieurs requins sur le littoral. Et ça nous interpelle", indique Apaora Walker, policière agent municipale à Arue.
2018-2021, les deux dates dites d'attaque de requins en Polynésie. Ce dimanche, peut-être que le requin a sans doute voulu marquer son territoire. En tout cas, prudence.