Ils étaient les pionniers de l'élevage de crevettes bleues en lagon, avec les premières cages flottantes posées en 2011, à Toahotu.
Ce mercredi, la société MBPS, Mitirapa Blue Pearl Shrimp, annonce sur les réseaux sociaux stopper son activité. "C'est avec une grande peine que nous vous annonçons l'arrêt de la production des crevettes bleues de Mitirapa."
Il n'y a déjà plus de crevettes dans les cages et la société est prise à la gorge. Après la dernière forte houle "code rouge", elle avait déjà presque tout perdu. Puis, elle a rencontré des difficultés dans la fourniture de bébés crevettes, auprès de la seule écloserie de l'île, gérée par la Direction des Ressources Marines, avec une forte mortalité inexpliquée. Enfin, les vols n'ont jamais cessé depuis fin 2023, ce qui a achevé l'entreprise, "malgré la pose de caméras de vidéosurveillance, malgré nos rondes de nuit, ils revenaient tout le temps," se désole la co-gérante.
L'année dernière, suite aux problèmes de surmortalité en nurserie, le fondateur, Toamiriura Vivish, avait interpellé le gouvernement, face à la situation "critique, même grave pour tous" : "la situation doit vraiment être prise au sérieux. Notre plus grande richesse, notre lagon, immense et tellement riche est un avenir prometteur, tout comme le tourisme. Nous avons le potentiel, l’espace. Ne laissons pas ces 40 années d’histoire de la crevette en Polynésie s’éteindre. On nous propose du paraha en remplacement. Je ne me vois pas repartir dans des recherches et expérimentations."
Pourtant, la demande de la clientèle reste toujours plus forte que l'offre.
En récolte normale, l'élevage donnait 9 400 kg de crevettes bleues par an.