"Je ne dors pas, j’entends des sirènes, je m’inquiète c’est peut-être ma fille… J’appelle des amis, pas de nouvelles, ils ne savent pas"... Ce sont les mots d'une mère de famille en plein désarroi. Sa fille âgée de 22 ans a croisé le chemin de la méthamphétamine il y a 6 ans par le biais de son compagnon, déjà actif dans le trafic de drogue. Depuis, l’ICE s’est emparée de son corps avec son lot de maltraitance et de viols.
"Je souhaite et désire que le gouvernement fasse quelque chose avant qu'il ne soit trop tard pas seulement pour ma fille mais pour d'autres enfants. C'est trop dur, je ne peux pas accepter ça, je ne laisserai pas mon enfant"
Maman d'une fille addict à l'ICE
Si le compagnon est aujourd’hui incarcéré, la descente aux enfers continue pour la jeune fille. Quand sa mère l’approche, elle réagit par la violence physique et verbale. Les phases de manque sont les plus dures à gérer. "Elle est arrivée toute parfaite ma fille, il l'a fracassée", confie cette mère les larmes aux yeux.
Chaque jour, des dizaines d'appels à l'aide
Charles, ancien consommateur d'ICE, connaît bien cette phase dans la dépendance. Depuis dix-sept ans, il se bat contre ce fléau. À travers la première fédération polynésienne de lutte contre la drogue, il accompagne les victimes collatérales : les familles.
"Le but de cette fédération c’est de monter une structure d'urgence pour pouvoir accueillir ce genre de cas-là. Ce n'est pas évident pour les familles qui vivent cette situation-là. "
Charles Renvoyé – vice-président de la fédération de lutte contre la drogue
10 000 c’est le nombre de consommateurs de méthamphétamine estimé par la justice en 2022. Un chiffre en deçà de ce que constate la fédération, qui chaque jour reçoit une trentaine d’appels à l’aide des familles.