Le code de l’environnement de la Polynésie française pose le principe de l’interdiction pure et simple d’importation de tout animal vivant en Polynésie française. Il précise qu’il est toutefois possible de solliciter une dérogation à ce principe d’interdiction, à condition de réussir à prouver, par des éléments ou des études, l’innocuité de l’introduction ou de l’importation du spécimen sur la biodiversité locale.
Malgré les efforts déployés par le propriétaire de l’oiseau, par la médiatisation sur les réseaux sociaux ou des lettres de recommandation rédigées par des personnalités nationales, la CSMN a estimé que l’innocuité de l’introduction de cet animal sur notre biodiversité endémique locale n’est pas prouvée et que tous les risques ne sont pas écartés. L’affaire doit être jugée sur le fond dans les prochains mois.
La Direction de l’environnement rappelle que le fenua déplore déjà la perte de nombreuses espèces d’oiseaux endémiques, dont l’existence a été mise en péril par l’arrivée d’espèces exotiques devenues envahissantes. La Polynésie française se place au 16ème rang mondial des pays au plus fort pourcentage d’espèces menacées au monde. Aujourd’hui, pas moins de 52 espèces animales et végétales introduites sont classées selon le code de l’environnement en tant qu'espèces menaçant la biodiversité de Polynésie française.
Le perroquet peut être porteur sain de maladies virales inconnues dans le Pays. L’introduction d’une seule souche de ces maladies pourrait avoir un impact écologique catastrophique sur la biodiversité et pour nos espèces endémiques.
La Commission des Sites et des Monuments Naturels comprend le lien affectif qui peut relier le propriétaire du perroquet à son animal, et elle n’y est pas indifférente, mais elle considère surtout que prendre en considération cette seule dimension affective serait irresponsable, et que cet état de fait ne peut aucunement justifier que le Pays expose sa biodiversité à de tels risques.