L'hôpital d'Uturoa en grève : épuisé, le personnel demande la création de nouveaux postes

Le personnel de l'hôpital d'Uturoa en grève, 11 février 2023.
Cela fait près de six ans que le personnel de l'hôpital d'Uturoa demande un renforcement des moyens humains, sans aucun résultat. C'est pourquoi les infirmiers et les aides-soignants, épuisés, sont en grève depuis le 11 février.

La situation n'a que peu progressé en six ans à l'hôpital d'Uturoa. Le personnel va enfin être indemnisé pour ses heures supplémentaires mais la structure est toujours en manque cruel d'effectifs. Selon le docteur Philippe Dubois, il faudrait au moins 38 nouvelles recrues pour renforcer le personnel. "Nous ne demandons pas de hausse de salaire, mais seulement un renforcement pour éviter de faire ces heures supplémentaires" - rémunérées qui plus est avec six à sept mois de retard dans certains cas...

Un préavis de grève avait été déposé un mois plus tôt et les négociations ont duré jusque tard dans la nuit, ce vendredi. Mais aucun accord n'a été trouvé sur le point principal : les ressources humaines. "Nous avons obtenu de la part de la Direction de la santé et du Ministère : le paiement des heures dues N+2, la mise en place de formations et une lutte contre la maltraitance au sein de l'hôpital. Mais le gros problème reste celui des ressources humaines, qui est la source majeure de la souffrance" précise le taote.

Le temps presse

Si les autorités de santé ont finalement "validé" la création de 25 postes au lieu de 38, l'échéance de six mois ne convient pas aux représentants syndicaux. Il faudrait que les postes soient créés le plus vite possible. "Pour nous, la proposition du Ministère de créer ces postes dans six mois est inadmissible. Il ne nous a pas entendus. Cette souffrance, il faut y mettre fin le plus rapidement possible !" insiste Philippe Dubois.

Les burn-out se succèdent et les arrêts maladies pleuvent...Et pour cause. Si les équipes médicales ne sont pas renforcées avant les élections territoriales et que le gouvernement change, le processus risque de s'éterniser et la situation, de s'aggraver. "Si le gouvernement change dans deux mois, notre protocole d'accord sera caduc. Ce qui nous obligera à nouveau, à nous faire entendre par les successeurs" craint le docteur.

Depuis ce matin, plus de 80% du personnel de l'hôpital d'Uturoa est en grève. Un service de soins minimum est assuré.