La grève se durcit à l'Apair Apurad

Le piquet de grève au siège de l'Apair Apurad à Paea.
La grève se poursuit et se durcit à l’Apair Apurad. Le prestataire de santé spécialisé dans les pathologies rénales et respiratoires subit le neuvième jour de grève. Mercredi 26 mars, le piquet de grève s’est déplacé à la maison-mère, à Paea. La direction n’hésite pas à parler « d’obstruction aux soins gravissime ». Les grévistes démentent fermement et assurent tout laisser passer.

Neuf heures du matin ce jeudi 27 mars, une fourgonnette traverse le piquet de grève et part en livraison. À l’arrière du bâtiment Apair Apurad situé à Paea, le stock de consommables pour les dialyses et les assistances respiratoires.

Selon la direction, les camions ne peuvent plus sortir depuis le mercredi 26 mars. Ils livrent les six centres de dialyses gérés par l’Apair Apurad, où sont traités à peu près la moitié des patients dialysés polynésiens. "On doit livrer toutes les semaines chaque centre de plusieurs palettes qui pèsent plusieurs tonnes au total, ce n'est pas possible de le faire à la main. On a des chariots élévateurs pour faire ce travail, des camions pour le chargement, et ça ne peut pas passer au travers du piquet de grève actuellement, explique Ronan Delaval, le directeur médical de l'Apair Apurad. Ce qui se passe, c'est que chaque jour qu'on perd, et à partir de demain [vendredi 28 mars, NDLR], les centres ne pourront plus effectuer leur travail, dialyser les patients.

Les patients venus en dialyse ne rencontrent aucun problème ce jeudi 27 mars. Lorita en atteste : "on est venu comme ça, direct. Pas de perturbations en raison de la grève non."

Il peut y avoir un problème à la fistule, parce que si jamais ça casse, il y aura hémorragie, et nous, on peut mourir à cause de ça. Alors ils ne vont pas nous empêcher de venir.

André - patient dialysé

Ce mercredi 26 mars, un huissier est venu constater sur place. La direction attend désormais l’intervention de la justice ou du Haut-commissariat pour libérer l’accès. Mais pour la CSTP-FO, il n’y a pas d’obstruction. " C’est totalement faux aussi. Il y a un gros fourgon qui est là à l'entrée, sur le parking qui est disponible, et des moyens qui sont mis à disposition pour faire passer les médicaments, argumente Aveirii Lachaux, déléguée syndicale CSTP-FO. D'ailleurs, ils ont deux voies de circulation pour pouvoir transporter les médicaments. Ça a été démontré hier. Et on leur a même proposé de leur faire une démonstration pour que les choses se passent le plus efficacement possible."

Plus de la moitié du personnel est toujours en grève et les négociations sont au point mort. C’est désormais un nouveau bras de fer qui s’engage autour de la continuité ou non des soins.